« Nous voulons mettre la MOD au service des territoires »

Alors que CDC Habitat dévoilera bientôt ses projets de territoire sur 3 ans, le Groupe a réaffirmé en début d’année sa volonté de réinvestir massivement la Maîtrise d’Ouvrage Directe (MOD). Charles Gourvennec, directeur de la MOD et du patrimoine de la direction Auvergne – Rhône-Alpes revient sur la manière dont la stratégie sera déployée localement.

Pourquoi ce choix de relancer la maîtrise d’ouvrage directe aujourd’hui ?

Charles Gourvennec : C’est une réflexion menée depuis plusieurs années déjà et qui s’inscrit dans notre volonté de toujours mieux accompagner le développement des territoires, en apportant des réponses sur mesure aux besoins des populations. L’an dernier, le plan de relance annoncé par CDC Habitat au niveau national s’est traduit par une forte augmentation de nos volumes en VEFA, avec près de 1 800 livraisons de logements prévues en 2021 en AURA et 2000 en 2022. Pour compléter cette offre nécessaire, il nous a semblé opportun de restructurer notre approche en MOD qui est une activité plus consommatrice en temps et en énergie, mais qui nous permet aussi de proposer des projets plus adaptés – que ce soit en termes d’implantation, de programmation ou même de procédés constructifs.

Résidence la Fonderie à Lyon (69) construction réalisée en MOD par CDC Habitat
Résidence la Fonderie à Lyon (69) construction réalisée en MOD par CDC Habitat

Comment cela va-t-il se traduire au niveau de la DIR AURA ?

CG : Notre première décision a été de réorganiser notre approche territoriale. Jusque-là, l’ensemble des équipes de MOD était regroupé au siège à Lyon avec une antenne en Auvergne : désormais, nous avons mis en place 3 pôles distincts à Lyon (69), Clermont-Ferrand (63) et Annecy (74), avec pour chaque implantation un responsable de pôle et une équipe de chargés d’opérations. Ce redéploiement, plus proche du terrain, va nous permettre de renforcer notre lien avec les collectivités et les entreprises locales. L’idée est également de développer une approche plus fine des villes et des territoires qui puisse prendre appui sur ceux qui les connaissent le mieux. Cela permettra d’appréhender leurs problématiques spécifiques : les besoins de zones très tendues comme l’agglomération lyonnaise ou la Haute-Savoie ne sont pas les mêmes que sur un territoire moins en pression comme Clermont-Ferrand. Reprendre la main sur la MOD, c’est être en capacité de faire du sur-mesure.

Réhabilitation de la résidence du Moulin à Vent à Vénissieux (69) réalisée par CDC Habitat en MOD
Réhabilitation de la résidence du Moulin à Vent à Vénissieux (69) réalisée par CDC Habitat en MOD

Sur quels projets allez-vous vous concentrer ?

CG : Le découpage territorial que nous avons effectué va nous permettre d’apporter des réponses adaptées aux différents bassins de vie où nous sommes présents. Notre champ d’action sera très large, cela peut aller de l’aménagement de quartiers complets dans le cadre de l’ANRU au développement de programmes « Action Cœur de Ville » dans les communes de taille moyenne qui nécessitent un travail de dentelle, en passant par des opérations mixtes plus complexes en ancien ou en neuf, des transformations de bureaux en logement, des opérations en copropriétés dégradées… La force de CDC Habitat est d’être capable d’aller chercher les compétences nécessaires pour tout type de projet : nous avons les savoir-faire en interne pour apporter des solutions réellement innovantes.

En parlant d’innovation, sur quels axes allez-vous travailler ?

CG : Notre réflexion porte à la fois sur la conception et la réalisation des ouvrages. Sur la conception, nous menons un vrai travail sur les usages du bâti, la manière dont il s’intègre à son environnement proche. La pandémie a souligné le besoin d’évolutivité des logements, avec la possibilité d’aménager des espaces de télétravail, mais aussi une appétence pour des espaces extérieurs. Au niveau de la construction, nous voulons aller plus loin dans l’usage des matériaux biosourcés comme la paille pour l’isolation ou les bâtiments en structure bois, et plus globalement le travail en circuit court.

Vous privilégiez une approche sur le long-terme ?

CG : En tant que bailleur, il est normal que nous nous interrogions sur la manière dont va évoluer notre patrimoine. Nous avons cette démarche sur le patrimoine existant, à travers notamment le DPR (Diagnostic Performance Résilience, voir article dédié), et la MOD va forcément s’inspirer de ces réflexions. Comment vivra-t-on demain ? Comment va évoluer le climat dans notre région et quel impact cela risque-t-il d’avoir, autant sur le bâti que sur les conditions de vie de nos locataires ? C’est aujourd’hui que nous devons nous saisir de ces questions, en lien étroit avec les collectivités.