Logement intermédiaire, logement abordable contractualisé : CDC Habitat fait le pari de la mixité et de l’accessibilité

CDC Habitat a choisi de s’engager activement en faveur du développement de l’offre LLI (logement locatif intermédiaire) et LAC (logement abordable contractualisé) partout en France, et notamment dans le Grand Ouest. Pourquoi ce choix ?

Thierry Le Dauphin : En tant qu’acteur de terrain, nous faisons le constat qu’une part croissante des classes dites « moyennes » rencontre des difficultés pour se loger. Leurs revenus sont en effet trop élevés pour être éligibles au parc social, mais ils ne gagnent pas non plus suffisamment pour se loger dans le privé – ou alors au prix d’un reste à vivre trop faible. Le LLI et le LAC sont deux produits complémentaires qui permettent de répondre aux besoins de cette frange de la population, en proposant une offre de qualité à des loyers maîtrisés, qui peuvent aller jusqu’à 15 % de moins par rapport au prix du marché. A noter que le LAC est un produit rentrant dans la catégorie du logement libre ne nécessitant pas de plafonds de ressources pour y accéder.

Christine Aubert : Le LLI et le LAC sont deux réponses très concrètes aux attentes des collectivités en matière de politique de l’habitat, car ils favorisent, à moyen terme, la mixité sociale et l’accession à la propriété. Dans un contexte de hausse des loyers dans le parc privé, cette offre est un vrai levier pour éviter aux classes moyennes, mais aussi aux jeunes ou aux travailleurs clefs, de devoir quitter les centres urbains pour les périphéries.

Ces produits s’adressent à tous ces publics à la fois ?

TLD : A lui seul, le Logement Locatif Intermédiaire est accessible à une très grande majorité des ménages de la population française. Sur le patrimoine que nous louons à l’échelle de notre territoire Grand Ouest, environ 80 % des locataires sont au plafond de ressources du logement social PLS (financé par le prêt locatif social), c’est-à-dire que leurs revenus avoisinent par exemple 27 256 € pour une personne seule et 36 397 € pour un couple sans enfant (plafonds de ressources 2021). Le logement locatif intermédiaire s’adresse donc à la fois aux classes moyennes, aux jeunes ménages avec ou sans enfant, mais aussi aux travailleurs clefs ou aux fonctionnaires. On peut y trouver notamment des agents des secteurs hospitaliers ou de l’éducation nationale…

CA : Ces produits sont souvent loués à une population plutôt jeune et active, et sont également tournés vers l’accession différée à la propriété. Pour le Logement Abordable Contractualisé, la décote du loyer est plus faible, mais les produits ont vocation à être revendus à court terme et proposés en priorité aux locataires. Pour le LLI, nous sommes dans un même schéma de revente mais à moyen terme. Cela crée une vraie dynamique et une vraie fluidité sur le marché.

Quel intérêt pour les collectivités de favoriser ces produits plutôt que des investisseurs privés de type PINEL ?

TLD : Nous sommes avant tout des gestionnaires de logements au service de nos clients, et, bien entendu, notre présence sera un gage de bonne gestion dans la vie des copropriétés, et de sécurité pour les collectivités, là où de nombreux investisseurs privés ne visent qu’une rentabilité à court terme.

CA : Dans le cas du LLI, le principe de vente échelonnée sur du moyen terme permet en outre de limiter les effets de revente massif de copropriétaires comme cela peut se passer avec des dispositifs type PINEL. Et le LAC comme le LLI permettent avant tout de cibler des primo-accédants, en donnant la priorité de l’acquisition aux occupants des logements.

Quel accueil ces produits rencontrent-ils dans le Grand Ouest ?

TLD : La situation est très différente d’un territoire à l’autre, selon les dynamiques en place, la tension sur le marché du logement… La plupart des métropoles portent un regard bienveillant sur le LLI, même si elles ne l’ont pas toutes forcément intégré à leur PLH. Certaines néanmoins l’ont fait, comme à Tours (37) par exemple, où nous travaillons sur différents projets. A Rennes (35), nous avons également signé un protocole avec la métropole pour la production de logements intermédiaires. 

CA : Le LAC est un produit beaucoup plus récent. Nous constatons que nos interlocuteurs découvrent ces produits avec intérêt. Dans les villes non éligibles au logement intermédiaire, ou celles inscrites au programme Action Cœur de ville, le LAC permet de développer une nouvelle offre de logements répondant à des besoins locaux. Il nous semble que ces produits trouveront leur place pour favoriser la mixité de l’habitat et favoriser le parcours résidentiel des ménages.

A Tours (37), un projet mixte sur le site des anciennes casernes

C’est un programme mixte combinant logement locatif social, logement locatif intermédiaire, logement abordable contractualisé et accession à la propriété qui verra le jour à l’horizon 2025-2026 à Tours, sur la ZAC des anciennes casernes Beaumont-Chauveau.

Mené par Altarea Cogedim et Quatro Promotion, en partenariat avec CDC Habitat et les cabinets d’architectes Viguier et Ivars & Ballet, ce projet situé en centre-ville se veut exemplaire aussi bien en matière de mixité d’usages (bureaux, commerces, services, logements…) que de biodiversité – avec un usage renforcé des matériaux biosourcés. Le site accueillera d’ailleurs la Maison de la Forêt, du Bois et des Matériaux Biosourcés, véritable vitrine des filières régionales.

En plus d’apporter son expertise en matière de programmation mixte, CDC Habitat profitera de l’opération pour mener plusieurs expérimentations en matière de co-living et de colocation traditionnelle dans les logements LAC. Une manière de s’inscrire dans la politique de la ville qui souhaite redonner à ce quartier du centre toute sa dynamique et son attractivité.

Caserne de Beaumont, Tours
Caserne de Beaumont, Tours