Santé mentale : une formation pour savoir comment réagir et aider

Santé mentale : une formation pour savoir comment réagir et aider

L’agence Nantes Atlantique de CDC Habitat organise, depuis le printemps, des sessions de formation autour de la santé mentale à destination de ses locataires et de ses collaborateurs. Un format pédagogique qui rencontre un franc succès et que CDC Habitat Grand Ouest envisage de déployer sur l’ensemble du territoire.

Entretien avec Laura Aubert, responsable de secteur à l’agence Nantes Atlantique de CDC Habitat.

Vous êtes à l’origine de ce projet de formation autour de la santé mentale : pourquoi avoir choisi de vous saisir de cette thématique ?

Laura Aubert : La santé mentale est un sujet face auquel nous sommes souvent démunis, que ce soit lorsque l’on y est confronté à titre personnel ou à titre professionnel. Je suis référente « santé mentale » au sein de l’agence Nantes Atlantique, c’est un sujet qui me tient à cœur. Je me suis souvent dit que ce serait bien de pouvoir permettre aux personnes de mieux cerner cette question complexe. Alors quand l’appel à projet L’ISA (L’innovation sociale en action) a été lancé l’an dernier, invitant les collaborateurs de CDC Habitat à proposer des actions autour de plusieurs thématiques dont celle-ci, j’ai imaginé la possibilité de porter une formation dédiée en lien avec des spécialistes locaux. 

En quoi consiste cette formation ?

LA : Il s’agit d’un format porté par PSSM, Premiers Secours Santé Mentale, une association qui s’attache à lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques. L’association a adapté un programme reconnu à l’international, le MHFA (Mental Health First Aid), qui vise à proposer à tous les citoyens une formation généraliste de sensibilisation et d’assistance en santé mentale. Il s’agit d’avoir une vue d’ensemble sur les questions de santé mentale et surtout de démystifier le sujet et de lutter contre les idées reçues. C’est une thématique très vaste, qui couvre à la fois la schizophrénie, la dépression, les addictions, le stress post-traumatique et le suicide. Depuis la crise sanitaire COVID, les situations se multiplient. Qu’il s’agisse des équipes de nos agences, de nos gardiens sur le terrain ou de nos locataires, personne ne sait vraiment comment réagir face à quelqu’un qui présente des troubles psychiques.

Comment se passe une session ?

LA : Chaque session se déroule sur 2 journées, animée par une psychologue de Nantes recommandée par l’association, Solène Evrard. Il y a une présentation globale de ce que couvre la santé mentale, et surtout beaucoup de mises en situation autour de trois grands axes : identifier, aider, passer le relais. Comment réagir face à tel comportement ? Comment reconnaître les signes avant-coureurs, identifier tel ou tel symptôme ? Comment rentrer en contact avec la personne ? Qui contacter en cas d’urgence ? Le mot d’ordre est de dire aux participants qu’il faut savoir être à l’écoute. Evoquer ces sujets fait écho au vécu de chacun, ça peut être très intense et touchant, ça remue forcément des choses chez les personnes formées.

Quels sont les retours que vous avez eu suite aux premières sessions ?

LA : Les 4 sessions proposées ont été complètes très rapidement. On voit bien que c’est un sujet qui interroge. Il est important de donner les clefs aux personnes, notamment à nos équipes, de les rassurer, de les déculpabiliser aussi dans certains cas. Il y a des choses sur lesquelles on peut agir, d’autres non – nous ne sommes pas médecins, juste des citoyens, des voisins, des professionnels du logement… Globalement, les participants se sont sentis renforcés à l’issue de cette formation même si certains craignent d’être confrontés à ces situations et de ne pas savoir les gérer. Et c’est bien naturel.

C’est pour cela que vous souhaitiez associer les collaborateurs lors de ces sessions ?

LA : Tout à fait.  S’il y a bien un sujet sur lequel nous sommes tous sur un même pied d’égalité, c’est celui-là. D’ailleurs, CDC Habitat Grand Ouest réfléchit à déployer le dispositif plus largement sur le territoire et à intégrer le cursus à notre catalogue interne de formation. Plus les personnes seront sensibilisées aux questions de santé mentale, plus nous pourrons accompagner les personnes qui en souffrent.