Plan de soutien : des équipes franciliennes dans les starting-blocks

Plan de soutien : des équipes franciliennes dans les starting-blocks

Aude Debreil, nouvelle présidente du directoire de Grand Paris Habitat, revient en détail sur le plan de soutien au logement annoncé par CDC Habitat en mai dernier et la manière dont il va être déployé en Île-de-France.

3 milliards d’euros investis, 17 000 logements à produire en 3 ans : comme en 2020 avec le plan de relance, CDC Habitat continue de se mobiliser dans un contexte particulier…

Il y a effectivement urgence à soutenir la production dans les zones les plus tendues où la demande reste extrêmement forte. 55 % de ce plan de soutien pourrait concerner l’Île-de-France, soit 9 000 à 9 500 logements supplémentaires sur 3 ans qui viendront s’ajouter aux volumes habituels – plus de 5 000 logements seront livrés rien qu’en VEFA en 2023. La particularité de ce plan de soutien est de se concentrer sur les deux piliers que sont le logement social et le logement intermédiaire : CDC Habitat s’était largement engagé en faveur du logement abordable contractualisé dans le plan de relance de 2020, nous voulons aujourd’hui agir sur un autre front. Tout cela va se faire dans un contexte économique difficile, avec une hausse du livret A et des taux d’intérêt, des prix des matières premières et de l’énergie toujours élevés, il va donc nous falloir être très sélectifs. Mais le marché a besoin de cette impulsion.

Outre l’aspect financier, quels sont les critères qui vont orienter vos choix ?

Le premier critère qui nous guide, c’est la pertinence du projet au regard du marché local. Les agences de proximité de CDC Habitat sont systématiquement impliquées dans le processus de sélection des projets car elles ont une vraie connaissance des dynamiques locales et des besoins de chaque collectivité. Le second critère, c’est évidemment l’aspect technique : notre Groupe a toujours affiché ses ambitions en termes de qualité de construction, et les projets doivent donc être cohérents avec nos exigences. Enfin, le troisième critère, qui va de pair avec le précédent, c’est évidemment la qualité environnementale des projets : le Groupe s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de 23 kilos de CO2 par m² aujourd’hui à 15 kilos en 2030 : pour y parvenir, il faut qu’au moins un quart des opérations menées affichent des performances équivalentes ou supérieures au seuil 2025 de la RE 2020.

Pour y parvenir, vous voulez mener davantage de projets en maîtrise d’ouvrage directe…

C’est effectivement l’un des axes stratégiques portés par Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat, depuis son arrivée. Pour répondre en profondeur aux besoins des territoires, il nous faut avoir la main sur les projets, en maîtriser la conception et les orientations jusque dans le moindre détail. Or, Grand Paris Habitat est parfaitement apte à mener des projets en MOD : nous avons constitué des équipes spécifiques avec des développeurs attachés à chaque département, mais aussi des spécialistes de la programmation et de la conception, des urbanistes, une cheffe de projet BIM… Tout cela nous permet d’atteindre des volumes conséquents, avec des prévisions de permis de construire pour 1 000 logements sur 2023-2024.

Comment vous préparez-vous à gérer ce supplément de travail ?

La particularité de CDC Habitat en Île-de-France est d’avoir scindé son activité en deux entités, avec d’un côté la Direction interrégionale qui exerce l’activité de bailleur-gestionnaire, et de l’autre le GIE Grand Paris Habitat en charge du développement et maîtrise d’ouvrage directe – en construction neuve comme en intervention lourde (réhabilitation, résidentialisation, démolition, projets ANRU…). Cette répartition des rôles est une force car elle permet de s’appuyer sur deux spécialistes aux compétences complémentaires et qui ont l’habitude de travailler ensemble, pour porter des volumes particulièrement conséquents. Aujourd’hui, notre GIE compte vingt adhérents hors groupe CDC Habitat, soit 24 au total, 160 collaborateurs, et 70 % de notre activité consiste à porter des projets pour le compte de CDC Habitat. Mais le fait que nous accompagnions d’autres organismes de logements sociaux nous permet d’avoir un regard ouvert sur les territoires et sur nos métiers.

Le projet de territoires va être un autre outil pour déployer ce plan de soutien ?

Nous avons effectivement travaillé avec les équipes d’Éric Dubertrand, directeur interrégional de CDC Habitat Île-de-France, à l’actualisation du projet de territoires. Lors de son élaboration initiale en 2021, le projet de territoires avait une très forte connotation « développement ». A l’occasion de sa mise à jour, nous avons souhaité mieux articuler les enjeux de développement avec ceux de gestion patrimoniale et de gestion locative. Un état des lieux a été réalisé pour chaque intercommunalité et des plans d’action ont été bâtis pour chaque territoire sur l’ensemble des sujets. Tout cela va nous permettre de décloisonner notre approche et de gagner en efficacité. Enfin, nous avons souhaité tirer ensemble, direction interrégionale et GPH, les enseignements du plan de relance de 2020 : pour faire évoluer nos processus, fluidifier nos échanges et nous allons pouvoir mettre cette expérience à profit pour porter ce nouveau plan au niveau opérationnel.

Le plan de soutien en quelques chiffres :

  • 3 milliards d’euros d’investissement sur 3 ans
  • 17 000 logements portés dans toute la France, en VEFA comme en MOD, dont :
    • 12 000 logements intermédiaires
    • 5 000 logements sociaux