Objectif 1,5°C : CDC Habitat dévoile les grandes lignes de son Plan stratégique Climat

Objectif 1,5°C : CDC Habitat dévoile les grandes lignes de son Plan stratégique Climat

CDC Habitat met en place un Plan Stratégique Climat visant à limiter l’impact et les consommations de son patrimoine et à tendre vers un mix énergétique moins dépendant des énergies fossiles. Une démarche qui s’inscrit dans la nécessaire mobilisation de l’ensemble des acteurs afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à 2100.

110 kWh d’énergie primaire et moins de 15 kg de CO2 par m2 et par an à l’horizon 2030 : c’est l’objectif que s’est fixé CDC Habitat afin d’aligner le plus tôt possible son patrimoine sur la trajectoire nationale visant à limiter la hausse des températures sur la planète à 1,5°C d’ici à 2100. Il faut dire que le premier bailleur de France a un rôle central à jouer sur le secteur de l’habitat avec un parc de près de 354 000 logements sociaux et 108 000 logements intermédiaires – et des performances actuelles de 134 kWhep/m2/an et 22 kCO2/m2/an à la fin 2022.

Si la marche peut sembler haute sur le papier, CDC Habitat a déjà réduit de plus de 40% ses consommations d’énergie primaire en l’espace de 15 ans, grâce à un plan stratégique énergétique déployé depuis 2008. Le Groupe a donc décidé de capitaliser sur l’expérience acquise pour accélérer la transition et entraîner dans son sillage un maximum d’acteurs, via un Plan Stratégique Climat élargi autour de trois axes stratégiques et de multiples leviers d’action.

Continuer à réduire les besoins et les consommations en énergie

La rénovation du patrimoine existant avec amélioration de la performance énergétique du bâti reste au cœur de l’action du Groupe. La démarche est déjà bien installée, avec un travail systématique sur chaque opération menée depuis 2008 (isolation thermique par l’extérieur, travail sur les combles ou les toits-terrasse, rénovation des systèmes de chauffage et d’eau chaude sanitaire…), et une volonté de cibler les patrimoines les plus énergivores. Une cartographie de l’ensemble des DPE du patrimoine a été réalisée afin de fixer les priorités d’intervention – toutes les étiquettes G et F, et une grande partie des étiquettes E, devant être traitées dans les 7 années qui viennent.

Au-delà de la rénovation de l’existant, le Groupe affiche la même exigence pour ses programmes neufs, avec notamment la volonté d’anticiper les obligations de la RE 2020 qui fixe différents « seuils carbone » à atteindre d’ici 2025, 2028 et 2031. Dès cette année, l’objectif est de viser au moins 25% des projets portés par CDC Habitat qui atteindront le « palier 2025 » de la RE 2020 et le Groupe souhaite aller encore plus loin dans les années qui suivent.

Accélérer la transition vers un mix énergétique moins carboné

Avec près de 60% de son patrimoine chauffé au gaz à fin 2022, CDC Habitat entend accélérer la transformation de son mix énergétique en intégrant des solutions toujours moins carbonées (chauffage électrique, biomasse, solaire thermique, solaire photovoltaïque…), en travaillant avec les collectivités pour raccorder ses résidences aux réseaux de chaleur locaux, ou encore en favorisant des solutions innovantes comme l’autoconsommation collective.

En parallèle, le Groupe continue de travailler sur les questions de sobriété énergétique mais aussi hydrique ou foncière – avec notamment une réflexion autour de la désartificialisation des sols. La plupart des actions mises en place fin 2022 dans le cadre du plan de sobriété énergétique seront pérennisées, afin de sensibiliser dans la durée ses équipes comme ses locataires aux nouveaux usages à adopter pour moins consommer, notamment en hiver.

Poursuivre l’anticipation et l’adaptation aux changements climatiques

Parce qu’il vise à maîtriser et à réduire les consommations énergétiques et les émissions de CO2, le Plan Stratégique Climat est complémentaire du plan d’adaptation au changement climatique lancé par CDC Habitat fin 2022. Celui-ci vise en effet à identifier les risques climatiques actuels et futurs et à adapter le patrimoine et sa gestion afin notamment de préserver le confort, la sécurité et la qualité de vie des habitants.

L’anticipation des aléas permettra également de limiter les nouveaux besoins en énergie – la hausse des températures probable ne pouvant par exemple être uniquement traitée par l’ajout de systèmes de climatisation fortement énergivores. En s’appuyant notamment sur le DPR (Diagnostic Performance Résilience) et sur la cartographie des risques réalisée en interne, CDC Habitat entend adapter ses interventions et sa programmation, et favoriser la mise en place de réponses compatibles avec l’objectif de 1,5°C.

A.Cauchy

3 questions à… Alain Cauchy, directeur en charge de la mission Décarbonation du groupe CDC Habitat

« Derrière la réponse au défi climatique, il y a tous les autres enjeux du logement »

Pourquoi avoir choisi d’élargir la démarche énergétique Groupe à un plan climat ?

Le plan stratégique énergétique que nous déployons depuis 2008 se concentrait principalement sur la performance énergétique de notre patrimoine, avec pour principal indicateur les consommations en énergie primaire – que nous avons réussi à réduire de 229 à 134 à kWhep/m2 /an en 15 ans et que nous souhaitons abaisser à 80 kWhep/m2 /an d’ici à 2050 avec un premier palier de 110 kWhep/m2 /an en 2030. S’il s’agit toujours d’un axe majeur de notre stratégie, mais le contexte de hausse du coût des énergies et des matières premières nous rappelle que la question de la décarbonation de notre mix énergétique doit être remise au premier plan. D’où la volonté de compléter et d’élargir notre réflexion, en remettant un autre indicateur, celui des émissions de gaz à effet de serre, au cœur de l’équation.

Le Groupe est déjà en pointe sur les questions environnementales : il y avait urgence à accélérer ?

Le changement climatique, nous le vivons tous au quotidien. Et sur un patrimoine comme celui de CDC Habitat, les conséquences sont multiples. Réduire nos consommations énergétiques et nos émissions de CO2 doit aller de pair avec un travail d’anticipation des risques et d’adaptation de notre patrimoine aux aléas climatiques – en neuf comme en réhabilitation. Nous allons définir un PMT à l’horizon 2033 qui sera réévalué chaque année et qui, au-delà de la réponse au défi climatique, va continuer à intégrer toutes les autres problématiques liées au logement : vieillissement de la population, sécurité, attractivité des territoires… Le climat ne prend pas le pas sur les autres sujets, il englobe tout.

Vous entendez porter ces sujets collectivement ?

Notre volonté est clairement d’entraîner avec nous toutes nos parties prenantes, des collectivités qui soutiennent nos projets aux promoteurs auxquels nous achetons des programmes en VEFA en passant par les entreprises à qui nous allons proposer des cahiers des charges de plus en plus exigeants. Aujourd’hui, comme toutes les filiales de la Caisse des Dépôts, nous choisissons de partir sur le scénario de la trajectoire 1,5°C, alors que jusque-là, notre plan stratégique énergétique s’inscrivait dans la stratégie bas carbone nationale basée sur l’hypothèse d’une hausse des températures de 2°C d’ici à 2050. C’est un choix qui va évidemment avoir des conséquences sur notre activité et qui va nous demander d’adapter nos méthodes mais il est de notre responsabilité d’être ambitieux sur ces questions.