L’aventure intergénérationnelle se poursuit avec succès à Quetigny

 Crédit photo David Chedoz

La résidence intergénérationnelle de Quetigny (21) accueille depuis septembre 2023 un studio partagé entièrement imaginé avec les habitants, des équipements aux règles d’utilisation collective. La démarche d’innovation sociale a été pilotée par le Centre Social Associatif de Quetigny, « La Passerelle ».

Depuis son ouverture en 2021, la résidence « Urban Natur’ » de Quetigny s’efforce de donner vie au projet intergénérationnel qui a été imaginé au moment de sa conception. Si le site dispose de nombreux espaces communs (tisanerie, buanderie, salon, jardin partagé) où jeunes, familles et seniors peuvent se croiser régulièrement, un travail est mené au quotidien pour entretenir la dynamique et l’inscrire dans la durée.

« Depuis le début, nous avons conscience qu’il ne suffit pas de réunir des personnes de tous âges sur un même site pour qu’une vraie dynamique collective se mette en place entre les générations », rappelle Amélie Pillet, directrice de l’agence de Quetigny Bourgogne-Franche-Comté de CDC Habitat. Pour permettre à cette dimension intergénérationnelle de s’incarner, le bailleur a choisi de signer une convention avec le Centre Social Associatif de la ville, « La Passerelle », afin d’assurer la présence régulière d’une animatrice sur le site, et proposer aux locataires de mettre en œuvre des moments conviviaux et des activités tout au long de l’année.

Un nouvel espace pensé collectivement

C’est ainsi que les habitants ont été invités à participer à la création d’un studio partagé, sur un espace encore non utilisé de la résidence. « L’idée était de créer un lieu que l’ensemble des locataires des 98 logements pourraient utiliser selon leurs besoins et en fonction de règles à définir collectivement », reprend Amélie Pillet. « L’une de nos intuitions était que ce studio pourrait permettre aux gens d’accueillir de la famille ou des amis de passage puisque qu’il n’est pas facile d’héberger quelqu’un dans un T2 ou un T3 ».

Les trois ateliers organisés ont réuni une cinquantaine de locataires et ont permis de définir un cadre commun d’utilisation, avec la possibilité pour chacun de réserver le studio 3 nuits par an. Un tableau a été installé dans la tisanerie pour permettre de poser une option, et les locataires doivent signer une convention de prêt pour chaque nuitée – le studio étant assimilé à une extension de leur logement.

« Le studio est en autogestion, chacun apporte ses draps, ses housses, et veille à laisser les lieux en bon état après utilisation », conclut Amélie Pillet. « Vu que les locataires ont pour la plupart participé à créer le lieu, jusqu’à choisir le mobilier, on les sent vraiment impliqués et respectueux ». L’approche participative s’est donc avérée concluante, et une nouvelle réflexion commune est déjà à l’étude – cette fois autour du vélo et des mobilités douces.

TEMOIGNAGE

Carine Gautier, Animatrice du Centre Social

                « On a réussi à installer quelque chose de durable » 

« On a commencé à construire la dynamique collective dès le 1er jour. A l’ouverture de la résidence, j’ai accueilli les locataires par groupes de 4 pour qu’ils puissent se rencontrer, et nous avons rapidement organisé un ‘apéro des voisins’ pour présenter les lieux, expliquer mon rôle, ce qu’on allait essayer de mettre en place… En 3 ans, les habitudes se sont installées : j’ai un noyau dur de participants aux activités, et d’autres qui viennent se greffer quand ils en ont le temps ou selon les thématiques. La cuisine reste un vrai élément fédérateur du quotidien, mais aussi le jardinage au printemps, ou des choses plus spéciales comme la concertation autour du studio partagé. Moi je suis là pour faciliter les choses, mais la dynamique vit par et grâce aux locataires ».