
Située à Villiers-le-Bel (95), la plateforme hybride accueille sur plus de 7 000 m2 deux pôles d’activité et de soins adaptés (PASA), une unité dédiée aux personnes atteintes de troubles du comportement sévères ou encore un service polyvalent d’aide et de soins à domicile (SPASAD).
L’EHPAD de demain sera multi-services et ouvert sur la Ville ou ne sera pas. C’est en tout cas le pari fait par CDC Habitat, Arpavie et Icade Promotion à Villiers-le-Bel où la plateforme gérontologique Adelaïde Hautval a été récemment inaugurée, un peu moins d’un an après l’arrivée des premiers résidents.

« En juillet 2017, Arpavie, associée à Icade Promotion, a été lauréate de l’appel à projet lancé par l’ARS Île-de-France et le Conseil départemental du Val-d’Oise pour créer une nouvelle offre d’accueil des personnes âgées dépendantes à Villiers-le-Bel, en substitution d’une partie des activités de l’hôpital gériatrique Charles Richet de l’AP-HP appelé à fermer en raison de sa vétusté », explique Delphine Pavy, directrice du GIE Générations créé à l’initiative de CDC Habitat pour accompagner, entre autres, le développement de résidences médico-sociales en France. « Le projet d’Arpavie portait sur une offre de substitution, sous la forme d’une plateforme gérontologique multi-services, destinée à garantir une prise en charge de qualité, adaptée au quotidien des personnes âgées dépendantes du territoire, et susceptible d’intervenir à domicile ».
Un format repensé et élargi
Les « plateformes gérontologiques » sont une évolution récente des EHPAD qui visent à mutualiser un certain nombre de services au sein d’une structure plus grande (une centaine de places en moyenne), avec également une plus grande médicalisation de l’offre. Il faut dire que si un gros travail a été fait ces dernières décennies en matière d’autonomisation des logements pour les personnes âgées et de maintien à domicile, la conséquence directe est que l’entrée en EHPAD se fait désormais plus tardivement – avec des conséquences directes sur la prise en charge médicale et l’accompagnement.
« La réflexion actuelle autour des EHPAD, au-delà des scandales qui ont été mis à jour récemment et de la défiance des familles vis-à-vis du format, porte notamment autour du fait que les gens y entrent de plus en plus tard et en mauvaise santé », reprend Delphine Pavy. « Tout l’enjeu est donc d’élargir l’approche classique de l’EHPAD, avec plus de services, des espaces adaptés aux différentes pathologies, une plus grande ouverture sur la Ville et bien sûr un suivi médical plus important – ce qui nécessite donc d’attirer et de stabiliser un personnel qualifié ».
Une organisation exemplaire des lieux
À Villiers-le-Bel, la plateforme a donc été pensée autour de différents espaces complémentaires. L’EHPAD de 110 places intègre deux pôles d’activité et de soins adaptés (PASA), une unité d’hébergement renforcée (UHR) de 14 places dédiées aux personnes atteintes de troubles du comportement sévères (Alzheimer ou autre), mais aussi 20 places d’hébergement temporaire pour permettre aux couples aidant/aidé de se retrouver et de souffler pendant de courts séjours.
En parallèle, deux services ont été créés afin de renforcer l’ouverture du site sur la Ville : un accueil de jour d’abord, qui permet à une vingtaine de personnes âgées du territoire, vivant encore chez elles, de participer à des activités ludiques, manuelles, sportives et cognitives ; un service polyvalent d’aide et de soins à domicile (SPASAD) ensuite, géré par Arpavie, proposant notamment des prestations d’accompagnement et de soins pour des personnes fragiles, directement à leur domicile.
« Il est essentiel de désenclaver l’EHPAD, en l’ouvrant sur l’extérieur, afin que ce soit un lieu de vie plus accessible et lutter contre son image négative qui le fait craindre et isole ses habitants », conclut Delphine Pavy. « Pendant plusieurs années, les gens vont pouvoir venir pour participer à des activités, bénéficier de soins à domicile, apprendre à connaître l’équipe de soignants et d’accompagnants : la transition sera donc plus naturelle et plus sereine le jour où le maintien à domicile ne sera plus possible ».



L’ensemble de ces services a été intégré dans un grand bâtiment en U, avec trois zones d’hébergement, des lieux de vie communs, des terrasses et un grand îlot de verdure central offrant un cadre de vie particulièrement agréable et adapté aux besoins – notamment cognitifs – des différents publics accueillis. La montée en puissance du site va se poursuivre dans les prochains mois, avec toujours plus d’interaction et de travail en partenariat avec les acteurs locaux, les spécialistes de la santé, la Ville et bien sûr les résidents et leurs familles pour permettre au site de tenir toutes ses promesses.
Pour sa part, le GIE Générations qui a accompagné le projet pour le compte de CDC Habitat, Arpavie et Icade suivra de près l’évolution de ce modèle d’EHPAD « nouvelle génération » dont le groupement souhaiterait accompagner le développement partout en France dans les prochaines années.
Un nom inspirant pour un lieu inspirant
Adélaïde Hautval était une psychiatre, résistante et rescapée des camps de concentration nazis où elle a prodigué des soins à des centaines de personnes dans les « Reviers » de Birkenau puis de Ravensbrück, ces baraquements destinés aux prisonniers malades.