Gendarmerie : un patrimoine spécifique à rénover et à sécuriser

CDC Habitat gère au quotidien un peu plus de 250 gendarmeries dans le sud-ouest de la France. Christophe Deyts, en charge du suivi de ce patrimoine, revient sur les spécificités de ces sites et les travaux menés pour en améliorer le confort et la sécurité.

Depuis quand CDC Habitat gère-t-il ce patrimoine particulier que sont les gendarmeries ?

C’est en 2006 que le Conseil Départemental de la Gironde ainsi que certaines communes nous ont sollicités pour reprendre les baux de ce patrimoine un peu particulier. Avec le temps, ce partenariat s’est étendu aux départements voisins et nous gérons désormais 252 casernes de toutes tailles dans les régions de Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Nous sommes liés par des BEA, des baux emphytéotiques administratifs, qui peuvent aller de 30 à 99 ans, et par lesquels nous nous engageons à exploiter mais aussi à entretenir ces sites qui ont deux facettes : d’un côté les locaux et services techniques, c’est-à-dire les bureaux pour les gendarmes et l’accueil du public, et de l’autre les logements des militaires et de leurs familles.

Quels sont les travaux qui sont menés ?

La plupart des casernes sont assez anciennes, et certaines peuvent être dans un état de vétusté assez avancé. A chaque fois que nous prenons un site en charge, nous réalisons dans les deux premières années des travaux de mise en conformité et de sécurité. Ensuite, nous gérons l’entretien courant et les demandes spécifiques pour chaque site. Nous actualisons tous les ans notre programme pluriannuel de travaux par caserne selon l’évolution des besoins en partenariat avec le service local des Affaires Immobilières de la Gendarmerie.

Le volet « sécurité » a été renforcé ces dernières années…

Effectivement, le Bureau des Affaires Immobilières de la Gendarmerie Nationale (BAIGN), qui supervise l’ensemble des sites, a lancé il y a 5 ans un plan global de sécurisation. Ces sites peuvent être régulièrement ciblés lorsqu’il y a des tensions. Pour limiter les risques, la sécurisation des sites est renforcée principalement par la pose de grilles de défenses occultantes (80%), pour les parties qui donnent sur la voie publique, et l’installation de caméras. Nous avons par ailleurs été sollicités pour la mise en conformité des chambres de sûreté, avec notamment la création de coins de confidentialité pour les sanitaires, la reprise du chauffage et le rehaussement des banquettes.

Et du côté « habitation » ?

Le logement des gendarmes et de leurs familles est une priorité pour ce secteur qui a du mal à recruter. Quand un militaire est affecté sur une caserne, la première chose qu’il fait est de venir visiter le logement avec sa famille : si ça ne convient pas, cela peut remettre en cause sa venue. Nous menons donc un vrai travail en partenariat avec le service des Affaires Immobilières de la Gendarmerie pour améliorer le bien-être des occupants, avec des logements de meilleure qualité, adaptés aux familles, et surtout parfaitement sécurisés puisqu’ils sont souvent attenants aux locaux techniques. On essaie au maximum de séparer le côté professionnel de la partie habitation, même si les sites ne le permettent pas toujours.