Les clauses d’insertion : qu’est-ce que c’est et comment ça marche ?

Appelées aussi « clauses sociales », elles sont un levier pour faciliter l’emploi des personnes en situation de fragilité socio-économique et impliquent de multiples partenaires – les communes, les services publics de l’emploi, les bailleurs sociaux, les structures d’insertion, l’Anru… En une dizaine d’années, elles ont généré plus de 25 millions d’heures de travail en insertion sur des projets de rénovation urbaine ou de gestion de proximité. Briefing sur un sujet plein de promesses.

Concrètement, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’abord d’un dispositif réglementaire défini par le Code des marchés publics et mobilisable par tous les acteurs publics (collectivités territoriales, établissements publics et administrations) dans leurs appels d’offres de réalisation de travaux ou de fourniture de services.

Leur principe : elles obligent les signataires du marché à réserver un volume d’heures de travail à des publics en difficulté d’insertion professionnelle.

Depuis 2005, l’Anru – l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine –  à inscrit ces clauses comme condition d’exécution des marchés qu’elle finance : pour tous ces marchés, 5 à 10 % des heures de travail doivent être réalisées par des publics éloignés de l’emploi, issus des « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (ou QPV).

Pourquoi « 5 à 10% » ? Parce que c’est 5 % pour les contrats de rénovation urbaine (les travaux) et 10 % pour les contrats de gestion urbaine de proximité (l’ensemble des prestations qui contribuent au bon fonctionnement et à l’amélioration de la vie quotidienne d’un quartier : du traitement des ordures ménagères à l’animation de la vie sociale, en passant par la conception ou l’entretien des espaces).

Au-delà du principe juridique, les clauses d’insertion constituent un moyen efficace de lutte contre le chômage et l’exclusion, qui favorise aussi la cohésion sociale dans les territoires en difficulté.

Qui est concerné ?

Ça existe depuis longtemps ?

Est-ce que ça marche ?

Oui, et même très bien : les chiffres issus du bilan de juin 2015 de l’Anru sont très encourageants : les objectifs de 5 à 10 % sont souvent dépassés et certains parcours d’accompagnement vers l’emploi ont été couronnés de succès. De plus, les clauses d’insertion ont permis de réunir des acteurs de l’insertion, des acteurs économiques et des acteurs publics pour faire émerger une vraie concertation territoriale appliquée à l’insertion professionnelle. Les clauses d’insertion sont désormais perçues comme une opportunité pour faire progresser la responsabilité sociale des entreprises et des institutions. Le bilan ouvre toutefois de nombreuses voies d’amélioration et de déploiement du dispositif :

25,2

millions d’heures de travail ont été réalisées par 63 000 personnes entre 2005 et 2015

25%

des heures ont été réalisées via des embauches directes par l’entreprise

39%

des heures ont été effectuées par des jeunes de moins de 26 ans

Que fait CDC Habitat sur le sujet ?

CDC Habitat, bien au-delà de son rôle de bailleur social, mobilise toute son expertise d’opérateur social urbain pour développer l’insertion par l’activité économique. Les clauses d’insertion sont un des moyens par lesquels nous affirmons notre mission d’intérêt général, au service de l’emploi sur le territoire.

Nous avons ainsi dressé, en novembre 2020, un premier bilan des clauses d’insertion sur lesquelles nous avons été impliqués, afin d’identifier les freins, les leviers et les bonnes pratiques qui pourront faciliter, accélérer et améliorer leur déploiement auprès de l’ensemble du secteur du logement social. Nous avons mis en place un groupe de travail dédié, qui s’est donné quatre objectifs principaux :

C’est un sujet que nous travaillons pour le moment avec nos directions et nos filiales, dans la perspective d’une mise en commun progressive avec l’ensemble des bailleurs sociaux français, acteurs déterminants du développement territorial.

Sources