Décarbonation, sobriété énergétique, biodiversité : CDC Habitat AURA renforce sa lutte contre le dérèglement climatique

Perrine Cantin-Michaud, directrice régionale adjointe en charge des partenariats et de la stratégie patrimoniale au sein de la direction interrégionale AURA, revient sur la manière dont le bailleur se saisit des questions climatiques au quotidien.
CDC Habitat a dévoilé l’an dernier son Plan stratégique climat : quels en sont les fondamentaux ?
Notre volonté est de nous mettre en phase avec la trajectoire nationale visant à limiter la hausse des températures sur la planète à 1,5°C d’ici à 2050. Pour cela, le Groupe s’est notamment fixé comme objectif d’atteindre 110 kWh d’énergie primaire et moins de 15 kg de CO2 par m2 et par an à l’horizon 2030 sur l’ensemble de son patrimoine. C’est un objectif ambitieux mais réaliste que nous déclinons localement en nous appuyant sur un ensemble de leviers opérationnels et sur des partenariats avec les collectivités.
Quels sont les leviers privilégiés en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Notre premier axe de travail est la question de l’adaptation du bâti à cette nouvelle réalité climatique. Pour le patrimoine existant, nous avons notamment fait le choix de traiter 100% de nos étiquettes F et G et 80% de nos étiquettes E avant 2030, en avance sur la stratégie nationale bas carbone. Au-delà de la question du DPE, nous menons des opérations de réhabilitation mais aussi de démolition/reconstruction d’ampleur sur notre patrimoine. Nous en avons 13 actuellement au niveau de la direction interrégionale, avec des objectifs d’amélioration de la performance énergétique pouvant aller jusqu’à 40% comme sur la résidence Arlequin à Grenoble.
Et pour la construction neuve ?
Là aussi nous privilégions une approche vertueuse et « bas carbone » qui passe à la fois par la conception des bâtiments, leur construction et leurs usages. Nous nous efforçons à la fois de réduire notre empreinte et d’améliorer le confort de nos locataires, notamment face aux vagues de chaleur qui se multiplient. Cela va de la végétalisation des façades et des toitures-terrasses au raccordement aux réseaux de chaleur urbain en passant par la solarisation des places de parking ou la mise en place d’ombrières. Nous généralisons aussi le réemploi de matériaux sur nos chantiers, comme à Clermont-Ferrand dans le cadre de la réhabilitation de la résidence des Trioux sur le quartier de la Gauthière.
Comment emmener tout le monde dans cette aventure ?
La sobriété énergétique est l’affaire de tous. Bien sûr en tant que bailleur nous menons des opérations de sensibilisation des locataires aux écogestes, au tri des déchets et à la réduction des consommations d’énergie. Mais nous appliquons la même exigence à nos équipes, avec des incitations aux mobilités douces, qui s’est traduit par l’obtention du label « employeur pro-vélo », par le recours à du mobilier upcyclé dans nos locaux… Nous avons aussi choisi d’intégrer à l’automne prochain la Convention des Entreprises du BTP pour le Climat qui fixe un cadre contraignant pour les entreprises et leurs dirigeants, et vise à accompagner la transformation systémique des acteurs économiques.
Avec les collectivités aussi, la mobilisation se précise…
Nous sommes évidemment aux côtés des territoires pour soutenir la mise en place de politiques ambitieuses. Nous avons par exemple signé avec la Métropole de Lyon une convention partenariale, nous respectons le référentiel Grand Lyon Habitat Durable dans nos opérations et souhaitons nous inscrire dans son plan Nature avec ses aides pour la végétalisation des espaces privés. Nous nous venons également de signer une convention avec Clermont Auvergne Métropole pour accompagner la feuille de route de production de logements à l’horizon 2025 et avons intégré l’Alliance pour la Transition de la Métropole.