ANRU 2 : à Sarcelles, la transformation se poursuit

J.H. Fragonard 95200 Sarcelles

Les travaux se poursuivent dans le cadre de la rénovation urbaine des quartiers Rosiers Chantepie et Lochères à Sarcelles (95). Près de 400 logements réhabilités ont été livrés depuis le début de l’année et le volet « résidentialisation » devrait bientôt démarrer.

Depuis 2016, la commune de Sarcelles (95) est le théâtre de l’une des plus importantes opérations de renouvellement urbain planifiées dans le cadre de l’ANRU 2. Les quartiers Rosiers Chantepie et Lochères doivent en effet être entièrement recomposés d’ici à 2030, avec non seulement un large volet logement (comprenant démolition et réhabilitation) mais aussi un gros travail de résidentialisation et de refonte des espaces publics – incluant création de nouveaux espaces verts, de nouvelles voiries et de nouveaux équipements publics. CDC Habitat, en sa qualité de bailleur historique des grands ensembles de la ville avec près de 4000 logements gérés sur Sarcelles, est évidemment en première ligne et s’évertue à mener de front les différentes phases de ce projet, tout en minimisant les nuisances sur le quotidien des habitants.

Julien Solo

« Il y a aujourd’hui peu de programmes de cette ampleur en Île-de-France et qui demandent une telle interaction entre la réhabilitation de notre patrimoine et les travaux qui vont être menés par la Ville et la Communauté d’agglomération sur les équipements et les espaces publics. », explique Julien Solo, directeur adjoint chargé du renouvellement urbain chez Grand Paris Habitat. « Dès que nous avons eu connaissance des contours précis du projet, nous avons demandé des préfinancements auprès de l’ANRU afin de démarrer au plus tôt les travaux qui vont courir sur quasiment une décennie et couvrir 396 démolitions, 1089 réhabilitations et la résidentialisation de 1071 logements ».

Des premières étapes franchies avec succès

A ce jour, la plupart des projets ont soit été initiés soit finalisés, avec déjà 689 réhabilitations livrées par CDC Habitat dont 399 rien qu’en 2023,principalement sur le secteur de Watteau cet été. Environ 300 logements restent encore à mettre en chantier, en particulier les résidences voisines du groupe scolaire Anatole France, avec une fin de réhabilitation prévue pour 2025. Chaque projet étant mené en site occupé, un gros travail de coordination est réalisé avec les équipes de l’agence de proximité, à la fois pour informer les locataires, répondre à leurs attentes mais aussi gérer des besoins spécifiques ou des situations qui pourraient créer des blocages.

Emel Trébeau

« Nous sommes là pour gérer la vie quotidienne de nos locataires qui doivent composer avec des chantiers qui vont certes transformer leur résidence et leur quartier, mais aussi les impacter pendant un certain nombre d’années », souligne Emel Trébeau, directrice de l’agence CDC Habitat de Sarcelles. « Tout le monde ne vit pas bien ces périodes, il faut expliquer comment ça va se passer, l’intérêt pour eux, les rassurer sur les nuisances… C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir des situations que nous ignorions jusque-là, par exemple des personnes âgées très isolées qui ne se manifestent jamais et que nous allons désormais pouvoir accompagner ». 

Côté technique, au-delà de l’habituel cahier des charges particulièrement exigeant du Groupe en matière de performances énergétiques, CDC Habitat doit jongler entre des bâtiments présentant des façades en pierre, qui ne peuvent donc pas bénéficier d’une isolation thermique par l’extérieur et nécessitent une ingénierie différente (travail sur les menuiseries, la ventilation ou les systèmes de production d’énergie), et d’autres qui disposent de façades plus classiques à enduits. Deux grandes barres, appelées les « Biscottes » (la résidence Anatole France et la résidence Les Flanades) ont pour leur part pu bénéficier d’une approche innovante puisque les façades ont été entièrement déposées puis reconstruites, via la pose de façades préfabriquées, réalisées en usine puis posées sur site (découvrez notre reportage sur cette technique innovante). Au total, le projet représente un investissement moyen de 40 000 euros par logement rénové.

Une étude pour préparer les travaux de résidentialisation

Si le volet « réhabilitation » est particulièrement bien avancé, le volet « résidentialisation » est lui récemment entré en phase de préparation, avec le lancement d’une étude de programmation début 2023, en attendant la publication du plan guide commun. Ces travaux étant portés à la fois par le bailleur, la Ville et la Communauté d’agglomération, une réflexion commune doit être menée en vue notamment de renforcer l’intégration des résidences dans le tissu urbain.

« Nous avons sollicité des architectes, des paysagistes, des urbanistes, et invité les habitants à nous faire part de leur vécu et de leurs attentes », précise Julien Solo. « Nous voulons avoir une approche globale qui englobe nos résidences, le stationnement, les espaces verts, les réseaux de transports, la voirie… L’idée est de créer une émulation entre les espaces publics et privés, afin de renforcer le confort comme la sécurité des habitants, avec une vraie pertinence urbaine et environnementale d’ensemble ».

La réflexion intégrera les nouveaux usages urbains (circulations, mobilités douces, espaces verts plus nombreux…) et les équipes de Grand Paris Habitat et de l’agence de Sarcelles travailleront main dans la main pour porter la concertation auprès des habitants. Le plan d’action devra être finalisé d’ici à 2024, afin de démarrer les travaux de résidentialisation au plus tard en 2026, conformément aux exigences de l’ANRU.

En résumé :

  • L’un des plus gros projets du NPNRU d’Île-de-France
  • 1 089 logements à réhabiliter au total, dont 689 déjà réalisés (399 livrés en 2023)
  • 396 démolitions
  • Résidentialisation de 1 071 logements 
  • 40 000 euros d’investissement par appartement