A Pessac, la protection de la biodiversité au cœur d’un aménagement

A Pessac, la protection de la biodiversité au cœur d’un aménagement

Pour mener à bien l’aménagement du Domaine de Chanterelle à Pessac (33), un plan de compensation d’une petite fleur locale doit être imaginé par CDC Habitat. Une exigence de plus en plus fréquente qui demande de repenser chaque projet en intégrant toujours plus en amont les questions liées à la biodiversité.  

C’est une petite fleur jaune de la famille des lotus, d’apparence assez commune, mais qui a la particularité de bien s’accommoder aux terrains secs. Le lotier a pris une place centrale dans l’aménagement du Domaine de Chanterelle à Pessac, au sud-ouest de Bordeaux, puisque l’obtention du permis d’aménager dépend entièrement de la mise en place d’un plan compensatoire pour cette espèce à préserver. « Ce site de 22 600 m 2 doit à terme accueillir entre 70 et 75 lots, ainsi que des cessions foncières », explique Murielle Hurteloup, responsable développement pour CDC Habitat Sud-Ouest. « Mais nous intervenons dans un environnement très contraint sur le plan environnemental, avec des obligations liées à la fois à l’eau et à l’étude environnementale, ainsi qu’à cette fleur protégée à compenser ».

Afin de ne pas freiner systématiquement tous les projets d’aménagement, tout en préservant une biodiversité gravement touchée depuis les années 70 (près de 60% des espèces sauvages ont disparu entre 1970 et 2018 à l’échelle mondiale selon l’indicateur Living Planet Index), la législation française permet à l’aménageur de proposer une solution « compensatoire » – le plus souvent le remplacement des espèces défrichées par des plantations équivalentes sur un autre terrain. « Nous nous sommes rapprochés de CDC Biodiversité, la filiale du Groupe Caisse des Dépôts spécialisée sur ces questions, pour trouver une solution adaptée au déplacement du lotier », complète Laetitia Lateste, directrice développement Sud-Ouest chez CDC Habitat. « Il ne s’agit pas seulement de trouver un terrain nous appartenant ou loué à un tiers pour y planter cette espèce, mais bien de garantir son suivi sur une période allant de 30 ans à 50 ans, avec des rapports réguliers à la DREAL pour prouver que nous respectons bien nos engagements ».

Cette exigence s’inscrit dans une volonté partagée par les élus locaux comme par les bailleurs de tendre vers un urbanisme moins impactant au niveau environnemental, en réduisant l’artificialisation des terres ou en imaginant des solutions alternatives pour préserver la biodiversité – faune comme flore. La solution compensatoire doit ainsi être fournie au dossier de demande du permis d’aménager ainsi qu’à la demande du défrichement.

« Tous les éléments doivent être pris en compte : si l’on intègre cette plante sur un de nos sites ayant des espaces verts peu exploités, nous devons assurer sa pérennisation dans la durée et fournir les garanties que l’on conservera les atouts initiaux du terrain », reprend Murielle Hurteloup. « Si l’on passe un bail avec un propriétaire privé, c’est à lui que reviendra la charge de veiller sur cette plante fragile, qu’il ne faut pas piétiner, qui doit être régulièrement entretenue… C’est un engagement fort sur plusieurs décennies ».

Pour l’heure, l’équipe CDC Habitat en charge du projet et CDC Biodiversité travaillent main dans la main sur l’identification du bon profil de terrain pour accueillir cette compensation. Une manière aussi pour la direction interrégionale Sud-Ouest de se familiariser avec une démarche qui est appelée à se généraliser. « Trouver une solution compensatoire a un impact sur le projet, que ce soit en termes de coûts ou de délais », conclut Laetitia Lateste. « D’où l’importance pour nous de commencer à recenser les espaces que nous pourrions exploiter sur notre patrimoine, et à identifier des propriétaires de zones agricoles ou naturelles qui pourraient jouer un rôle important au niveau local dans les prochaines années ».

CDC Biodiversité, une expertise au service des projets innovants

Depuis 2008, CDC Biodiversité s’est fixé pour objectif d’accompagner les projets qui visent à concilier biodiversité et développement économique au service de l’intérêt général. Grâce à une triple expertise écologique, foncière et financière, la filiale du Groupe Caisse des Dépôts accompagne les aménageurs, publics ou privés, dans la mise en œuvre de la séquence Éviter-Réduire-Compenser ou d’actions volontaires en faveur de la biodiversité. En soutien des directions interrégionales de CDC Habitat dans le cadre de projets spécifiques, comme celui porté par la DIR Sud-Ouest à Pessac, CDC Biodiversité s’efforce de trouver des solutions de compensation permettant aux projets de sortir de terre. Au-delà d’un cadre strictement réglementaire, CDC Biodiversité accompagne également CDC Habitat dans le cadre du déploiement des Contrats de Performance Biodiversité, outil développé par CDC Biodiversité pour faire émerger et évaluer des actions à biodiversité positive, dans le cadre de la conception et de la gestion des projets immobiliers développés par CDC Habitat.   

Adaptation des territoires au dérèglement climatique, renaturation et gestion d’espaces naturels sur le long terme, prise en compte de l’impact environnemental : que ce soit en construction neuve, en réhabilitation ou lors de vastes projets d’aménagement, CDC Biodiversité vient apporter un éclairage précis sur les enjeux de chaque projet et propose des leviers à mettre en place pour agir concrètement.

Par le biais de la Mission Économie de la Biodiversité, CDC Biodiversité contribue à innover sur les enjeux de préservation et restauration de la biodiversité en France et à l’international, et propose des formations qualifiantes pour les professionnels autour de différentes thématiques liées à la biodiversité (compensation, mesure d’empreinte, nature en ville, zéro artificialisation nette…).