A Mantes-La-Jolie (78), la nouvelle vie à venir du Val Fourré

Vue du quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (78)

La nouvelle phase du NPNRU du Val Fourré à Mantes-la-Jolie a démarré début 2022. Retour sur ce projet qui compte parmi les programmes les plus importants de rénovation urbaine de France et qui mobilise de nombreux bailleurs, dont CDC Habitat.  

Dix ans pour tout changer : ce pourrait être le sous-titre du gigantesque projet NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) que la communauté urbaine et la ville de Mantes-la-Jolie mènent actuellement de concert avec plusieurs bailleurs dont CDC Habitat sur le Val Fourré. Dans cette immense zone de développement urbain qui jouxte la Seine et dont une partie a déjà fait l’objet d’une transformation lors du PNRU, le coup d’envoi a été récemment donné pour le démarrage des travaux sur plusieurs secteurs du quartier.

Thierry Brocheriou

« Cet immense ensemble hérité de l’après-guerre va être entièrement transformé bloc par bloc d’ici à 2030 », explique Thierry Brocheriou, directeur de programmes adjoint chez Grand Paris Habitat. « Il s’agit ni plus ni moins d’un des plus gros projets à mener dans le cadre du NPNRU, avec à la fois de la réhabilitation, des constructions neuves, des opérations de densification, la création de nouvelles circulations, la démolition de plusieurs tours, un plan de renouvellement urbain commercial… ».

Des espaces entièrement repensés

Après être intervenu sur le quartier « Inventeurs » dans la première phase (296 logements réhabilités), c’est dans les secteurs « Musiciens » et « Centralités » que CDC Habitat va travailler dans les prochaines années. Au total, 301 logements vont être démolis (dont une résidence autonomie de 70 lots, ou encore les deux tours « Pluton » et « Mercure » d’un total de 133 logements) et 333 logements familiaux sociaux vont être réhabilités par le bailleur. Un grand programme de résidentialisation et de refonte des voiries sera également mené afin de renforcer le maillage urbain de ces espaces où de nombreuses rues finissent en impasse.

« Parallèlement, nous travaillons sur la reconstitution de l’offre pour pallier les démolitions, avec une vraie volonté de renforcer la mixité sociale avec du social bien sûr, mais aussi de l’intermédiaire, du libre, de l’accession à la propriété… », reprend Thierry Brocheriou. « Une partie sera hors site mais toujours dans le périmètre de l’intercommunalité Grand Paris Seine & Oise, afin de conserver certains des espaces démolis pour de nouveaux aménagements, comme la création d’un square en plein cœur des Musiciens ou le renforcement du réseau de rues et d’espaces publics ».

Résidence CDC Habitat en cours de réhabilitation dans le quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (78)

Une grande démarche de concertation

Pour les habitants du quartier, les conséquences des travaux au quotidien sont évidemment énormes. Si le futur Val Fourré proposera des aménagements et des logements de qualité et bénéficiera en outre d’une meilleure desserte (avec l’arrivée d’un bus à haut niveau de service notamment), il faudra attendre jusqu’à 2030 pour voir les différents chantiers s’achever. En ce qui concerne l’intervention de CDC Habitat, la réhabilitation des 333 logements du secteur Musiciens a démarré début 2022 pour une durée d’environ 24 mois, tandis que les démolitions des différents bâtiments s’espaceront entre 2024 et 2027.

En attendant, une grande concertation est menée sur le terrain pour expliquer les contours du projet et répondre aux questions des habitants. Parallèlement, une vaste opération de relogement a lieu afin de trouver des solutions pour l’ensemble des locataires concernés par les opérations de démolition. « Nous avons fait plusieurs réunions publiques pour présenter le planning, puis les travaux prévus dans les immeubles et dans les logements, en présence des entreprises », précise Thierry Brocheriou. « Nous organisons avec la Ville des ateliers participatifs afin que ceux qui le souhaitent puissent échanger sur leurs attentes en matière d’aménagement, d’équipements publics… Un projet aussi important que celui-ci ne peut se faire qu’avec les habitants, c’est essentiel de les impliquer autant que possible ».

Le bureau d’études Citémétrie, spécialiste de la Maîtrise d’Ouvrage Urbaine et Sociale (MOUS), a d’ailleurs été missionné pour accompagner l’ensemble de la démarche de relogement. Forts du succès de l’opération PNRU, la communauté urbaine qui pilote le projet, la Ville, ainsi que l’ensemble des bailleurs travaillent quotidiennement main dans la main pour mener à bien dans les meilleurs délais ce projet colossal qui totalisera plus de 400 millions d’euros de budget – dont 90 millions pour CDC Habitat.

Relogement : une démarche de
proximité qui demande du temps

Pour accompagner la démarche de relogement sur l’ensemble de l’opération, CDC Habitat a fait appel au bureau d’études spécialisé sur les questions d’urbanisme, Citémétrie. Depuis juillet 2021, l’équipe intervient auprès des locataires du patrimoine concerné par les démolitions et les réhabilitations lourdes – soit plus d’une centaine de ménages au total. « Nous avons commencé notre travail juste après la tenue de la réunion publique qui a permis de présenter le projet aux habitants du quartier », explique Abdelkrim Bordji, Responsable du Pôle Social chez Citémétrie. « Nos collaboratrices ont commencé par des enquêtes sociales afin d’affiner les besoins et les envies de chacun, pour ensuite leur faire des propositions adaptées à leur situation ».

La démarche est portée de manière collective, CDC Habitat et Citémétrie travaillant avec les autres bailleurs présents sur Mantes-la-Jolie pour identifier le patrimoine disponible. La ville et l’agglomération GPSEO suivent également de près l’avancée des dossiers, notamment dans le cadre des commissions d’attribution qui permettent de valider les choix et de faire la mise à jour des situations administratives des différents locataires. « C’est une démarche qui prend du temps car il faut cerner les besoins, proposer jusqu’à 3 solutions aux locataires, expliquer nos choix, négocier… », reprend Abdelkrim Bordji. « Il y a une part de résistance parfois, beaucoup de réticences aussi à gérer car ce changement leur est imposé. Il faut parfois expliquer à des seniors qui vivent dans un T3 ou un T4 qu’ils n’ont droit qu’à un T2 parce que leurs enfants ont quitté le domicile et que donc leur situation a changé par rapport à la précédente attribution ».

Pour autant, avec beaucoup de dialogue et de patience, le bureau d’études a déjà mené à bien un tiers des dossiers et se concentre actuellement sur le relogement des locataires du volet ‘réhabilitation’ dont les travaux doivent démarrer début 2023. Au total, le relogement devrait s’étaler sur une période de deux ans et demi, et donc être finalisé pour le printemps 2024.