Un appel à projets qui dessine l’avenir

L’annonce en plein confinement par CDC Habitat d’un plan de relance portant sur l’acquisition de 40 000 logements a permis d’envoyer un signal fort à destination des promoteurs et des collectivités. Depuis, le Groupe travaille d’arrache-pied pour concrétiser ses objectifs dans les meilleurs délais et dresse un premier bilan très positif de l’appel à projets qui a suivi.

Annoncé le 25 mars dernier, quelques jours seulement après le début du confinement, le plan de relance de CDC Habitat a été accueilli sur le terrain comme un acte d’optimisme et de mobilisation fort à un moment où la France confinée avait du mal à se projet vers l’avenir. Comme l’explique Thierry Berthier, président du directoire de Grand Paris Habitat, « l’objectif de ce plan est de soutenir de manière massive et de favoriser la reprise du secteur de la construction. Il s’agit aussi d’inscrire cette dynamique au cœur des politiques de l’habitat des territoires. L’appel à projets a permis aux promoteurs de se positionner à nos côtés dans cette double dynamique ».

Une mobilisation à la hauteur des enjeux

Un peu plus de six mois après l’annonce, l’heure est au premier bilan et celui-ci est plus que positif. Sur les 40 000 logements que CDC Habitat a prévu d’acquérir (10 000 logements sociaux, 15 000 logements intermédiaires et 15 000 logements abordables contractualisés), plus de 1 230 opérations (soit 33 200 logements) ont d’ores été déjà été réservées, avec évidemment une majorité des volumes concentrés sur les zones tendues. Sur l’Île-de-France seule, ce sont déjà plus de 400 opérations qui ont été validées (soit 13 927 logements) à la mi-septembre, tandis que 200 autres opérations étaient en cours d’étude.

« La mobilisation des promoteurs a été incroyable avec plus de 35 000 logements qui nous été proposés au niveau de la région Île-de-France », précise Thierry Berthier. « Les acteurs franciliens de la construction anticipent un effondrement du marché, ils cherchent à sauvegarder leur trésorerie et à préserver leurs résultats 2020. Certains nous ont donc proposé la quasi-totalité de leur stock ». Si l’enthousiasme suscité par l’appel à projets a pu dans un premier temps surprendre voire inquiéter certains observateurs, la dynamique a surtout permis à de nombreuses entreprises de préserver les emplois et de pérenniser leur activité. « Nos conditions d’engagement des opérations sont très encadrées ; il n’y a donc pas de risque de déséquilibrer le marché. Cette démarche pourra être poursuivie en 2021 en fonction de la réalité du marché constatée. ».

En bref

  • 200 projets en cours d’études
  • 400 projets validés en Île-de France, soit 13 927 logements

Une organisation dédiée pour gérer le surplus d’activité

Les nombreuses réponses à l’appel à projets provoquant une hausse conséquente de l’activité, une organisation spécifique a été mise en place au sein de Grand Paris Habitat pour administrer cette surcharge de travail et sécuriser la prise de décision. Si toute la partie relative à l’analyse d’opportunité et la faisabilité financière des projets a été menée en interne (et en télétravail pendant le confinement), des AMO1 externes ont été missionnées pour gérer, en partie, l’analyse des notices et la préparation des actes. « Une fois les contrats de réservation signés, nous allons également faire appel à des AMO tant pour la phase ‘études’ que pour la phase ‘chantier‘ », reprend Thierry Berthier.

La direction de la production VEFA2 de Grand Paris Habitat traite aujourd’hui entre 350 et 400 opérations par an. « Il faut donc s’organiser pour absorber un doublement du nombre de projets. On ne connaît pas exactement le point d’atterrissage mais nous nous adapterons intelligemment, soit par des renforts en interne, soit par des moyens externes. Nous étudions chaque projet jusqu’au bout, en lien étroit avec les collectivités et nos partenaires, afin d’inscrire chaque opération dans les dynamiques territoriales en place. Le travail à faire est encore considérable mais tout le monde est sur le pont ».

Des engagements réaffirmés

Les phases d’études et d’analyse sont d’autant plus importantes que CDC Habitat ne cache pas sa volonté de garantir un haut niveau de qualité pour l’ensemble des projets dont le Groupe se porte acquéreur. Selon l’avancée des opérations au moment de l’achat, cela peut aller du simple « upgrade » des prestations à des travaux complémentaires plus conséquents, voire à la remise à plat de la conception-même du programme dans certains cas. « La plupart des promoteurs connaissent nos cahiers de prestations et savent sur quels points nous sommes particulièrement exigeants : la performance énergétique, les équipements, le confort… », analyse Thierry Berthier. « Globalement, les discussions se sont bien passées et nous avons réussi à trouver le bon équilibre ».

CDC Habitat ne cache pas sa volonté de garantir un haut niveau de qualité pour l’ensemble des projets dont le Groupe se portera acquéreur. © Vincent Krieger

3 questions à… Gilles Imbert, directeur général d’Interconstruction

Pouvez-vous nous présenter Interconstruction en quelques mots ?

Nous sommes une PME d’une cinquantaine de personnes créée en 1960 et qui exerce en tant que promoteur en Île-de-France. Interconstruction est depuis juin dernier la filiale française du Groupe EAGLESTONE. Nous réalisons entre 160 et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, et notre activité se répartit entre le logement et l’immobilier d’entreprise.

Pourquoi avoir choisi de répondre à l’appel à projets lancé par CDC Habitat ?

Une fois la mauvaise nouvelle du confinement assimilée, nous avons très vite réfléchi à l’avenir et à la meilleure manière de traverser cette période exceptionnelle. Nous avions de nombreux programmes en cours et ne sachant pas quelle serait la durée de cette crise, nous avons vu l’appel à projets de CDC Habitat comme une bonne opportunité. Nous nous sommes donc rapprochés de Katelle Le Guillou – directrice du développement chez Grand Paris Habitat – pour échanger sur les programmes qui pouvaient être retenus par Grand Paris Habitat. Nous sommes tombés d’accord sur un panier à effet immédiat d’une centaine de logements en libre dès 2020 et sur une prise de position pour 300 logements environ en 2021 – un projet de vente en bloc en libre aussi, à Courbevoie (92) sur lequel nous travaillions depuis un certain temps en partenariat avec EMERIGE et BROWNFIELD.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Les échanges ont été productifs et constructifs, et réalisés dans un très bon état d’esprit. La finalisation des négociations a été très équilibrée. Ce partenariat nous a permis d’aborder chaque projet plus sereinement, avec l’objectif d’obtenir des niveaux de précommercialisation satisfaisants, permettant ainsi d’atteindre le stade d’achat du terrain pour certains programmes, la garantie financière d’achèvement pour d’autres, ou tout simplement d’améliorer le niveau de commercialisation. Ça a été un pari gagnant au final : 2020 ne sera pas une année mémorable d’un point de vue commercial, mais ce partenariat nous a permis d’avoir une activité très correcte dans un contexte très fortement chahuté.