Afin d’encourager l’innovation sociale, CDC Habitat a lancé l’appel à projet interne « L’ISA ». Tour d’horizon des 5 projets lauréats retenus en Île-de-France.

Le lancement en septembre 2022 de l’appel à projet L’ISA (L’Innovation Sociale en Action(s)) a été l’occasion pour CDC Habitat de faire appel à l’imagination de ses collaborateurs pour porter des projets originaux et novateurs, seuls ou en équipes, accompagnés d’un partenaire, d’une association ou d’une collectivité. « L’idée était de proposer aux collaborateurs de créer un projet de toute pièce en réponse à un besoin local à destination des locataires », précise Charlotte Happe, responsable Innovation Sociale et Partenariats du Groupe.

Quatre thématiques avaient été retenues pour l’occasion : l’appropriation des écogestes ; l’amélioration de la tranquillité et de la qualité de vie, notamment via la lutte contre les incivilités ; la prise en charge des questions liées à la santé mentale; et enfin la lutte contre la fracture numérique. Au total, 31 dossiers ont été déposés par les collaborateurs de CDC Habitat dans toute la France, dont 24 projets lauréats qui vont pouvoir bénéficier d’un soutien allant jusqu’à 10 000 euros par projet.

En Île-de-France, 5 projets ont été retenus et sont tous en cours de déploiement sur le terrain :

  1. Des ateliers de décoration et de bricolage sur la résidence Debussy-Ravel à Mantes-La-Jolie (78).

    C’est le gardien de la résidence, Mhamed Camara, qui a proposé d’organiser des ateliers afin de sensibiliser les locataires à l’entretien de leur logement et le recyclage de leur mobilier. Huit sessions mixant décoration, bricolage et conseils pratiques, et animées par l’association So’Créatives dans un logement vacant dédié, ont été organisées entre octobre et décembre, permettant ainsi à de nombreuses personnes de réaliser qu’ils sont capables de faire des choses de manière autonome chez eux et donc de gagner en confiance.
  2. Les locataires de la résidence Wilson à Saint-Denis (93) sous les projecteurs.

    Martine N’Ze, gardienne de la résidence Wilson à Saint-Denis (93), a imaginé un projet original autour de l’image afin de créer du lien entre les habitants. Un reportage photos a été organisé au printemps en vue de mettre en lumière les différentes générations qui vivent dans le quartier et le passage du temps. Puis, un court-métrage filmé pendant l’été avec le soutien d’un réalisateur et la participation des collaborateurs, sera diffusé à la fin de l’année – l’occasion de sensibiliser les familles sur le problème des incivilités et des comportements à risque au sein de la résidence.
  3. Des poubelles connectées pour faciliter le tri des déchets.

    CDC Habitat a choisi d’installer des containers connectés sur un site francilien : la résidence Bourgogne à Villejuif (94). Toutes les poubelles sont dotées d’un couvercle connecté et nécessitent que les locataires s’identifient avant de déposer leurs déchets. Une fois reconnus par la machine, ils se voient attribués des points qu’ils peuvent ensuite convertir en bons d’achat dans des enseignes si le tri est correctement fait. Un projet proposé par Marjorie Perrin, responsable de secteur à l’agence de Gentilly. (pour en savoir plus sur ce projet : lien vers décryptage à lien)
  4. Des ateliers pour lutter contre la fracture numérique

    Versement de l’aide au logement (APL), démarches relatives à la CMU, titre de séjour : face à la dématérialisation grandissante des démarches administratives, de plus en plus de locataires peu à l’aise avec le numérique se retrouvent démunis quand il s’agit de faire valoir leurs droits. Afin de les accompagner, Hadama Camara, conseillère sociale à l’agence CDC Habitat de Saint-Gratien, s’est rapprochée de l’association K2clic numérique pour mettre en place des permanences deux fois par mois sur le patrimoine du bailleur (à Saint-Gratien (95) mais aussi Saint-Brice (95), Ézanville (95), Domont (78), Enghien-les-Bains (95) et Soisy-sous-Montmorency (78) ). Les familles sont identifiées en amont par les équipes de proximité et invitées à participer à ces sessions dont l’objectif est de leur permettre de se familiariser avec ces nouveaux outils désormais incontournables.
  5. Place aux jeunes

    C’est un projet sous le signe de la jeunesse et du théâtre que Stéphanie Delcupe, responsable de secteur à l’agence CDC Habitat de Paris, a imaginé sur la résidence Saint-Blaise dans le 20e arrondissement de Paris. Trois groupes de résidents du quartier ont été formés (un de femmes âgées de 18-20 ans, un de jeunes restant en pieds d’immeuble et un autre de jeunes venus de l’association de prévention Les Réglisses) afin de participer à des ateliers de théâtre multilingue. Entre deux initiations aux grandes œuvres dramatiques, les artistes en herbe sont invités à mettre en scène leur vécu sous la forme de textes et de pièces de théâtre.
CDC Habitat s’empare du BIM avec ambition et pragmatisme

En mars dernier, les résultats de la collaboration entre CDC Habitat et le CSTB dans le domaine du BIM faisaient l’objet d’une restitution lors d’un séminaire national organisé par l’Union Sociale pour l’Habitat, la Banque des Territoires et le laboratoire PREFics de l’Université Rennes 2 à Paris. Une bonne occasion de revenir en détail sur la stratégie du Groupe en matière de maquette numérique.

Le BIM est une démarche évolutive qui s’inscrit pleinement dans l’ambition d’innovation économique et responsable de CDC Habitat. C’est aujourd’hui l’un des axes clés pour l’avenir de notre Groupe.” En charge du BIM (Building Information Modeling) au sein de la direction du Patrimoine Groupe, Anaïs Belpeer ne cache pas l’importance que revêt désormais la maquette numérique. Une dynamique qui bénéficie de l’ambition historique portée par la direction générale du Groupe en matière de transformation numérique. En effet, dès 2004, CDC Habitat se lançait dans un processus de numérisation de l’ensemble de son patrimoine. Objectif ? Disposer d’une vue de l’ensemble du parc immobilier au sein de la solution de Gestion Technique du Patrimoine ABYLA. Puis, en 2016, le groupe CDC Habitat lançait sa réflexion autour du BIM avec la création d’un corpus documentaire et la mise en place d’un groupe de travail visant à définir les atouts de cette technologie pour ses métiers et ses projets. Avant la signature, en novembre 2017, de la charte nationale “Objectif BIM 2022” prévoyant notamment la réalisation d’opérations “BIM conception” à compter de 2020, l’augmentation du nombre de projets BIM d’ici 2022 ou encore le partage de retours d’expérience BIM avec les autres facteurs de la filière.

CSTB + CDC Habitat : l’union fait le BIM

Photo : CSTB – Florence Joubert

Pour concrétiser ces grandes ambitions, CDC Habitat a alors décidé de s’appuyer sur l’accompagnement et les conseils du Centre Scientifique Technique du Bâtiment (CSTB) dans le cadre d’une convention de Recherche et Développement (R&D) signée en 2018. “Initialement, notre approche BIM était axée sur la partie exploitation. Au fil de nos apprentissages et de la numérisation de notre parc immobilier, nous avons eu la volonté d’intensifier l’usage de la maquette numérique pour chaque étape de nos opérations : études de faisabilité, conception, chantier et bien sûr exploitation. Cette convention avec le CSTB nous a permis de renforcer plusieurs aspects de notre stratégie”.

Parmi les axes d’amélioration, citons ici la fiabilisation des documents de référence BIM (comme la charte BIM) ou la recherche d’outils permettant d’analyser les maquettes en phase conception et faciliter ensuite leur intégration dans ABYLA. Autres réalisations de cette collaboration : la définition d’une feuille de route BIM Gestion Exploitation Maintenance et l’analyse des coûts et gains du BIM sur chaque projet. Des éléments qui ont donc été présentés aux participants du Séminaire national acteurs-chercheurs organisé le 15 mars dernier à Paris La Défense – par l’Union Sociale pour l’Habitat, la Banque des Territoires et le laboratoire PREFics de l’Université Rennes 2.     

Mobiliser la filière grâce à un déploiement progressif

Pour CDC Habitat, ce type d’événement constitue une bonne occasion d’ouvrir le dialogue avec la filière du bâtiment et de la construction. « Nous avons pour ambition d’informer sur nos travaux et nos retours d’expérience mais aussi de partager nos réflexions sur l’avenir du BIM auprès d’une communauté d’experts” précise Anaïs Belpeer.

Lors de leur présentation, les représentants de CDC Habitat ont ainsi insisté sur les exemples de réussites BIM, les gains réalisés, mais aussi sur les risques liés au fait de s’en passer. Pour le Groupe, ce séminaire national était également l’occasion de proposer – au-delà du contenu de la convention avec le CSTB – une vision d’ensemble de sa stratégie BIM. Voulue comme pragmatique, celle-ci prévoit un déploiement progressif des processus à la fois sur les opérations neuves mais aussi sur les projets de réhabilitation.

Il ne s’agit pas de faire du BIM pour faire du BIM. Notre stratégie s’intègre dans notre démarche Qualité Maîtrise d’Ouvrage Mise en Exploitation. Pour chaque projet neuf ou de réhabilitation, nous menons désormais une étude d’intérêt pour déterminer le potentiel du BIM dans la conduite de l’opération.” Cette volonté d’avancer sans brusquer nécessite en parallèle une sensibilisation et une mobilisation de tous les intervenants d’un même projet : des architectes aux entreprises de construction en passant par les bureaux d’études.

Le numérique au service de la qualité des logements

Sur le terrain, cette approche pragmatique du BIM s’inscrit dans une ambition plus large de placer le numérique au service de l’expérience client et de la préservation du patrimoine. La feuille de route 2021-2026 du Groupe CDC Habitat propose ainsi de rapprocher ses 532 000 logements du concept de “Smart Building”. Une dynamique qui, au-delà de la maquette numérique, prévoit également l’intégration d’objets et équipements connectés (IoT), le recours à la blockchain et à l’Intelligence Artificielle, ou encore une attention relevée en matière de cybersécurité.

L’objectif est de prolonger, au-delà de la réception des bâtiments, la démarche collaborative BIM initiée en phase conception. Pour cela, nous devons faciliter l’accès une donnée fiable et structurée à l’ensemble des parties prenantes. C’est une condition indispensable pour que la donnée contribue à une meilleure exploitation et une préservation du patrimoine.” Cette volonté d’améliorer la qualité de vie des locataires grâce au numérique impose également de réviser les compétences internes.

L’usage du BIM vient en effet bousculer plusieurs métiers (développement, maîtrise d’ouvrage, technique, gestion locative) et directions support du Groupe (patrimoine, juridique, systèmes d’informations, ressources humaines et formation). La transformation numérique ne pourra aller à son terme sans l’accompagnement et la formation des collaborateurs du groupe à cette nouvelle réalité technologique. Le BIM comme axe-clé de l’avenir de CDC Habitat, on le disait.

Groupe CDC Habitat : 3 mots pour une stratégie BIM

  • Progressif : l’usage du BIM est étudié – projet par projet – à travers une étude d’opportunité.
  • Qualifié : le BIM doit toujours être mis au service de la livraison de logements de qualité.
  • Raisonnable : les objectifs BIM d’une opération sont ajustés selon les besoins et la maturité de son écosystème (MOA, MOE, entreprises).



Déclinaison opérationnelle du premier Hackaton francilien, CDC Habitat travaille actuellement sur une manière originale de lutter contre la vacance, en utilisant le mobilier pour réaménager des appartements peu pratiques et dont les locataires ne veulent pas.

Que faire quand un appartement, même neuf et situé dans un secteur plutôt tendu, ne parvient pas à séduire les locataires ? Si la situation reste assez rare en Île-de-France, elle cache néanmoins une réalité avec laquelle les bailleurs doivent parfois composer : certains appartements sont mal pensés, mal agencés et donc extrêmement compliqués à louer. La vacance étant un sujet majeur, la direction interrégionale de CDC Habitat Île-de-France et Grand Paris Habitat ont choisi de prolonger la réflexion entamée en 2022 lors de leur premier Hackathon afin de lancer une expérimentation originale.

« Il n’y a pas une mais de nombreuses raisons qui peuvent expliquer la vacance sur notre patrimoine francilien », souligne Cyril Rajol, chargé d’études marketing au sein de la direction des services clients Groupe. « Parmi les cas les plus difficiles à traiter, il y a celui des appartements qui ont des problèmes de conception et dans lesquels les gens n’arrivent pas à se projeter. Pour répondre à cette réalité, nous avons posé une hypothèse : et si nous pouvions améliorer l’existant grâce à du mobilier adapté et à un aménagement repensé ? ».

La preuve par l’exemple

Pour mesurer la pertinence de cette intuition, CDC Habitat a choisi de mener une expérimentation sur un appartement livré en 2020 sur la Résidence Au Fil de l’Ourcq à Bobigny (93) et n’ayant toujours pas trouvé preneur malgré de nombreuses visites. Ce T3 situé à l’avant-dernier étage du bâtiment comprend certes une terrasse et un balcon mais accumule les défauts : absence de placard, présence d’angles dans les chambres qui ne facilitent pas la pose de meubles, radiateurs et prises électriques mal situés… Autant d’éléments qui retiennent toute l’attention des visiteurs pour un loyer avoisinant les 1.000 euros mensuels.

« Nous avons posé un diagnostic sur l’existant et imaginé quelques changements qui pourraient rendre l’appartement plus agréable à vivre et surtout plus pratique au quotidien », précise Jean-Philippe Poiroux de Grand Paris Habitat. « Nous avons fait plusieurs propositions d’aménagements, puis contacté des petites entreprises locales pour avoir des devis avec plusieurs options. Nous avançons en lien avec le cabinet de conseil Bartle qui nous accompagne, afin de trouver le bon équilibre entre le coût de l’investissement global et le rendu final : c’est une démarche encore indéfinie qui nécessite de prendre des décisions pas à pas ».

Des aménagements astucieux pour améliorer l’existant

Le but n’étant évidemment pas de tout casser dans l’appartement, la plupart des choix se portent avant tout sur l’aménagement d’espaces de rangement nécessaires au quotidien : pose de tablettes dans les angles des chambres, déplacement d’une porte pour pouvoir créer une grande armoire… Une cloison va également être cassée dans une pièce pour augmenter la surface de la chambre et les toilettes vont être modifiées.

« Dès que nous avons entendu parler de ce projet, nous avons pensé à cet appartement qui a beaucoup de désavantages et dont le loyer est assez proche du secteur libre », précise Audrey Godaillez, directrice de l’agence CDC Habitat de Rosny-sous-Bois. « Nous avons plusieurs biens sur notre patrimoine qui pourraient bénéficier d’un tel travail d’adaptation, des T3 ou T4 de petites surfaces, dans des logements bons marchés des années 70… Peu de locataires ont la capacité de se projeter sur le potentiel d’un logement ou d’imaginer les aménagements à faire pour le rendre plus agréable, c’est bien que ce soit nous qui fassions le travail en amont ».

Reste maintenant à savoir si les travaux prévus avant cet été permettront à ce logement atypique de trouver preneur. CDC Habitat et Grand Paris Habitat vont suivre de près la suite du projet tout en continuant à réfléchir à la reproductibilité de ce mode d’intervention qui pourrait bien résoudre des situations spécifiques – tout en répondant toujours mieux aux attentes des habitants. 

Logo "Les ateliers : des idées à expérimenter"

Dans le prolongement des hackatons pour l’habitat de demain, CDC Habitat a choisi de décliner sur chaque territoire de ses Directions interrégionales des « ateliers » métiers visant à décliner et concrétiser les réflexions menées. La thématique du hackaton de la DIR Auvergne-Rhone-Alpes, réalisé en mars 2022, portait sur la « conciliation du logement frugal et abordable ».

CDC Habitat AURA a souhaité recentrer sa réflexion sur l’intensité d’usage des espaces communs d’une résidence du Grand Annecy dans un objectif environnemental (revégétalisation, énergies renouvelables, agriculture urbaine, mobilités douces…).

Le sujet étant extrêmement vaste, l’équipe projet a décidé, après avoir initié des réflexions sur différentes thématiques, de se concentrer sur les espaces de stationnement des vélos au sein des résidences. « Nous avons observé lors de nos différentes visites des résidences du Grand Annecy que les locaux vélos, quand ils existent, sont bien généralement sous-dimensionnés, difficiles d’accès et encombrés par davantage d’épaves de vélos ou d’autres choses que des vélos en état de fonctionnement » indique Jean-Guillaume Cozon, responsable maîtrise d’ouvrage chez CDC Habitat.

« La part du vélo dans les déplacements quotidiens, notamment domicile – travail reste très faible sur un territoire comme celui d’Annecy », explique Jean-Guillaume Cozon. « Pourtant, il y a une vraie demande de la part d’une partie des habitants et une politique locale volontaire, incarnée notamment par VélOnecy, le service de location de vélos urbains et de solutions mobilité du Grand Annecy. Les différentes enquêtes menées sur les déplacements à vélo montrent que le vol est l’un des freins au développement de ce mode doux. Travailler sur une offre qualitative de stationnement de vélo apparait alors comme un levier d’action efficace pour le développement de l’usage du vélo ».

Des équipements dédiés à disposition des habitants

Partant de ce constat, le bailleur a choisi de réfléchir à la manière de promouvoir l’usage du vélo auprès des locataires de ses résidences du Grand Annecy, en s’appuyant notamment sur l’arrêté du 30 juin 2022 concernant les infrastructures de stationnement sécurisé des vélos. Plusieurs hypothèses de travail ont été émises, dont la mise à disposition ou la location de locaux vélo en pied d’immeubles à laquelle pourrait s’ajouter la possibilité de louer des vélos. Une enquête a été menée auprès des locataires des résidences de CDC Habitat du Grand Annecy (environ 1 000 logements, répartis sur une vingtaine de résidences) pour mesurer leur intérêt, et un benchmark des solutions existantes a été réalisé par le binôme dédié au projet d’expérimentation. Enfin, le patrimoine le plus à même d’accueillir ce dispositif a été identifié.

« Nous ne voulons pas reproduire dans ces locaux vélos extérieurs la même problématique que celle constatée dans les locaux existants, à savoir des locaux sur-occupés et dont l’utilisation ne serait pas confortable » reprend Jean-Guillaume Cozon. « Concernant l’éventuelle location de vélo, en tant que bailleur, nous n’avons pas vocation à louer du matériel, il nous faut donc trouver un partenaire prêt à s’engager à nos côtés. En échangeant avec le service mobilité du Grand Annecy, nous nous sommes rendu compte qu’une réflexion similaire était menée au niveau de l’agglomération. Nous échangeons donc actuellement avec le Grand Annecy pour travailler en partenariat sur le sujet ».

Un modèle potentiellement reproductible ?

Le service imaginé fonctionnerait soit via des box collectifs réduits soit via des box individuels, avec des places réservées aux locataires de CDC Habitat et, le cas échéant, des places ouvertes aux habitants du quartier. Le cadrage du projet est réalisé par un binôme composé d’un représentant de la DIR AURA et d’un représentant Direction Métier Groupe afin de porter la réflexion sur le local et le national. La volonté affichée est de poser les bases d’un modèle reproductible un peu partout en France, avec des modèles techniques, des fournisseurs identifiés et un business model stabilisé.

Pour François Pujol, directeur technique Groupe, « pour qu’un projet comme celui-ci fonctionne, il faut à la fois une bonne connaissance des possibilités de notre patrimoine, une adhésion des locataires, un ou plusieurs partenaires engagés, privés et/ou publics, et des solutions techniques fiables et pas trop compliquées à déployer. C’est pour cette raison que le travail en amont est fondamental : ce travail préparatoire mené à la fois par le siège et le terrain vise à affiner le prototypage et à figer un projet le plus reproductible possible. La demande est là, il faut y répondre de manière efficace ».

CDC Habitat vient de clôturer son premier appel à projets innovants baptisé L’ISA. L’objectif : permettre à nos collaborateurs de proposer et mettre en œuvre des dispositifs d’accompagnement innovants au service de nos locataires.

L’Innovation Sociale en Actions (L’ISA)…

En quelques mois, les collaborateurs du Groupe travaillant en direction interrégionale et en agence ont déposé 31 projets destinés à améliorer le quotidien de nos locataires.

24 projets ont été retenus par le comité de sélection et bénéficieront d’un financement allant jusqu’à 10 000 euros (ou plus pour des projets exceptionnels) et d’un accompagnement du service cohésion sociale et territoriale pour leur mise en œuvre.

Les 24 projets, qui seront déployés dans les 6 mois suivant le déblocage du financement, favorisent l’innovation et s’inscrivent dans l’une ou plusieurs des thématiques suivantes :

Parmi les 24 projets retenus, citons des ateliers de sensibilisation à la santé par le sport, de théâtre multilingue, de formation en premier secours axée sur la santé mentale ou encore l’implantation d’une maison de santé dans un quartier très précaire…

Chambre COLIVYS à Saint-Denis (93)

C’est une alternative à la colocation traditionnelle qui séduit de plus en plus de jeunes (étudiants ou actifs) mais aussi des cadres en mobilité ou simplement des personnes qui ne souhaitent pas vivre seules : le coliving, s’il est encore assez peu connu et développé en France, est en train de marquer des points dans les zones tendues où l’accès au logement reste compliqué. Considéré comme une version « clef en main » (et parfois « haut de gamme ») de la colocation, le coliving se démarque avant tout par sa souplesse et sa facilité d’accès pour des publics souvent écartés des circuits classiques.

Isabelle HENRY-FERRAN
Responsable suivi social
et recouvrement – Siège

« Les critères drastiques des bailleurs et les démarches administratives ne facilitent pas l’adoption en masse de la colocation classique », explique Isabelle Henry-Ferran, directrice projets et missions transverses à la direction interrégionale Île-de-France de CDC Habitat. « La nécessité d’un garant souvent refusé pour les étudiants de nationalité étrangère est également un obstacle dans la recherche d’un logement. Tout cela plaide pour l’émergence de solutions de logement flexibles et prêtes-à-vivre, surtout dans des zones tendues comme l’Île-de-France ».

Sur le terrain, le coliving peut prendre plusieurs formes selon les villes, les opérateurs et surtout le patrimoine disponible. Si dans certains cas, l’offre s’articule autour d’unités de vie complètes et indépendantes (des mini-studios avec salle de bain, WC et kitchenettes), ailleurs ce sont de simples chambres toutes charges et services inclus (eau, chauffage, wifi, lave-linge…) qui vont être proposées. C’est le cas notamment en Île-de-France où CDC Habitat vient de mettre en place plusieurs projets avec Colivys dans le 19ème arrondissement de Paris ainsi qu’en Seine-Saint-Denis (93). La jeune société, créée par trois amis de longue date, s’inspire de l’expérience de ses fondateurs pour populariser ce modèle d’appartements gérés.

Yohan Niddam
cofondateur de Colivys

« Quand nous étions étudiants, nous avons vécu ensemble en coliving et nous avons adoré ce mode de vie », explique Yohan Niddam, cofondateur de Colivys. « Nous avons créé Colivys pour faciliter l’accès au logement des jeunes de 20 à 35 ans, en fin de cycle d’études ou qui démarrent leur vie professionnelle, et qui rencontrent des difficultés pour se loger – notamment dans les grandes métropoles comme Paris, Strasbourg, Marseille, Bordeaux ou Lyon ».

CDC Habitat a identifié plusieurs grands logements (T5/T6) dans son parc francilien, notamment sur la résidence du Président Wilson à Saint-Denis (93), et devrait accueillir ses premiers « colivers » dès le 1er trimestre 2023. Les logements ont été aménagés, décorés et équipés par Colivys qui se charge de l’ensemble des démarches administratives et offre en outre un large panel de services à ses locataires, allant de la prise en charge dès l’aéroport pour les étudiants étrangers jusqu’aux démarches administratives (APL, Navigo…), en passant par un service de conciergerie ou l’organisation d’animations comme des visites de la ville ou des afterworks.

« L’intérêt de ce partenariat est double pour CDC Habitat », conclut Isabelle Henry-Ferran. « Non seulement nous proposons une offre adaptée à des publics spécifiques, pour lesquels il y a clairement un manque aujourd’hui, et nous réduisons également la vacance sur notre parc, en donnant une seconde vie à de grands logements aux loyers élevés qui vont pouvoir être occupés, entretenus et dont l’amélioration continue est assurée ».

Depuis le début de l’année, CDC Habitat organise un peu partout en France des « hackathons » : réunions thématiques pour réfléchir de manière collective sur l’avenir de l’habitat et imaginer des solutions innovantes, potentiellement réalisables à court-terme. Dans le Nord-Est, c’est à la Chambre de commerce et d’industrie de Strasbourg que s’est tenu le 31 mai dernier, le premier brainstorming régional, en partenariat avec les équipes de la Sainte-Barbe et en présence d’élus de l’Eurométropole de Strasbourg, de promoteurs, de bailleurs, d’étudiants en écoles d’ingénieurs ou encore d’architectes.

Au total, c’est une cinquantaine de personnes qui était invitée à répondre en petits groupes à la question « comment produire du logement évolutif et abordable ? ». Parmi les projets soumis par les participants, le jury d’experts composé pour l’occasion a particulièrement été séduit par l’idée de mettre en place des bourses d’échanges d’espaces disponibles dans les quartiers. Celles-ci pourraient permettre aux locataires du parc social ayant de la place chez eux, notamment suite au départ des enfants du domicile familial, d’accueillir quelqu’un de leur quartier pour qu’il puisse télétravailler quelques heures dans de bonnes conditions.

« Avec le développement du télétravail, nous essayons de répondre aux besoins de personnes qui manquent de place chez eux pour travailler correctement », explique Eric Troussier, directeur interrégional adjoint en charge des partenariats. « La bourse d’échange permettrait de mettre en relation les personnes et de créer du lien tout en rendant un service utile ». Un premier test sera réalisé début 2023 sur quelques ensembles immobiliers strasbourgeois identifiés par le bailleur. Le Groupe travaille aussi sur les modalités pratiques pour formaliser cette bourse d’échange, sur le plan juridique, technique (mise en place d’une plateforme en ligne), mais aussi sur les dédommagements qui pourraient être proposés aux habitants qui accepteraient d’ouvrir leur porte.

Afin d’encourager ses collaborateurs à porter des projets innovants sur son patrimoine, CDC Habitat a lancé le 19 septembre dernier son premier appel à projet interne « L’ISA » – L’Innovation Sociale en Action. Seuls ou en équipes, accompagnés d’un partenaire, d’une association ou d’une collectivité, les salariés du Groupe sont invités à imaginer des initiatives originales, destinées aux locataires du bailleur et plus largement à l’ensemble des habitants des quartiers, et surtout reproductibles.

« Nos équipes ont à la fois la connaissance du terrain, un regard professionnel et un relationnel fort avec les acteurs locaux », souligne Charlotte Happe, responsable Innovation Sociale et Partenariats. « Nous voulons donc les inviter à laisser parler leur imagination, en leur donnant les moyens de concrétiser des projets à la fois expérimentaux et novateurs, réalisables dans les 6 prochains mois, si possible réplicables ailleurs, et idéalement qui permettent de faire participer les locataires ».

Pour cette première édition, 4 thématiques ont été retenues : l’accompagnement des habitants dans l’appropriation des écogestes ; l’amélioration de la tranquillité résidentielle et de la qualité de vie, notamment via la réduction des incivilités ; l’accompagnement de la santé mentale; et enfin la lutte contre la fracture numérique. Les collaborateurs ont jusqu’au 16 décembre pour remettre les dossiers qui seront étudiés début janvier par un jury. Les projets retenus pourront bénéficier d’un soutien allant jusqu’à 10 000 euros.

La résidence Saint-Blaise (Paris XXe)

CDC Habitat vient de finaliser la réhabilitation de la résidence Saint-Blaise dans le 20ème arrondissement de Paris. Entre diminution des consommations énergétiques et amélioration du confort des locataires, le projet est également l’occasion de promouvoir un « escape game » innovant en sous-sol.  

Au cœur du 20ème arrondissement de Paris, la résidence Saint-Blaise a fait l’objet depuis 2020 d’une grande opération de réhabilitation qui aura également été l’occasion pour CDC Habitat de repenser les différents usages autour du site. Il faut dire qu’outre 345 logements sociaux en PLUS, le périmètre de la résidence abrite en effet un grand parking en copropriété avec la RIVP, les bureaux d’accueil du bailleur pour les 12ème et 20ème arrondissement de la capitale, ainsi que différents espaces à aménager – dont un ancien théâtre désaffecté en sous-sol qui fait l’objet d’un programme original.

Carole Druesnes
directrice de l’agence CDC Habitat de Paris

« Nous avons eu une approche globale du projet, avec la volonté de profiter des travaux de réhabilitation pour repenser certains aspects de la résidence et du quartier, notamment certains espaces mal exploités », explique Carole Druesnes, directrice de l’agence CDC Habitat de Paris.  

Les performances énergétiques au premier plan

Côté réhabilitation, CDC Habitat a mis les petits plats dans les grands sur le volet énergétique, et procédé à un travail complet sur le clos couvert – avec ravalement des façades, isolation thermique par l’extérieur et traitement architectural pour ajouter une touche de modernité aux bâtiments. Les balcons ont été habillés, les garde-corps remplacés, et des claustras coulissants ont été posés. L’étanchéité des terrasses a également été revue, tout comme la végétalisation des terrasses non-accessibles.

A l’intérieur des bâtiments, des VMC nouvelle génération ont été installées et les parties communes ont été entièrement réhabilitées avec reprise des peintures, remplacement des éclairages des paliers et des escaliers, et changement des revêtements de sol. Enfin, les logements ont également bénéficié d’une remise à neuf, avec une attention toute particulière à la maîtrise des consommations énergétiques. « Nous avons remplacé les chaudières individuelles et les radiateurs vieillissants, mais aussi les ballons d’eau chaude dans les studios et les robinets thermostatiques des radiateurs », reprend Carole Druesnes. « Les installations électriques ont été revues, tout comme le réglage de la ventilation des fenêtres double-vitrage pour une isolation optimale. Au total, les logements sont passés d’une étiquette énergétique D à B ».

Un « escape game » sous terre

:Plan du futur Escape Game qui se situera dans les sous-sol de la résidence Saint-Blaise

Si les changements en surface sont particulièrement visibles, il y a aussi du neuf en sous-sol. A quelques mètres de la résidence, dans un des sous-sols appartenant à CDC Habitat, une réflexion a été menée sur l’avenir d’un local un peu particulier : le Dédale.

« A l’origine, le site était pensé pour devenir un théâtre mais le projet n’a jamais pu se concrétiser, les différents sous-sols de l’ensemble immobilier n’ayant pas été réunis », explique Julien Bachellerie, chargé de gestion des commerces chez CDC Habitat. « Un projet de ferme de production d’insectes a un temps été imaginé dans le cadre de l’appel à projet ‘Réinventer Paris 2′, mais n’a pu aboutir. C’est donc un autre participant, la société Fantastic Events représentée par Guillaume Besançon, qui a finalement été retenue ».

L’entrepreneur a imaginé profiter de la particularité du site pour organiser un mélange original entre jeu de rôle grandeur nature et escape game dans un univers heroic fantasy. Chacune des salles des 400 m2 du « dédale » proposera une thématique différente (mines, cimetière) où les rôlistes, par équipe, devront résoudre des énigmes. « En début d’année, nous avons eu toutes les autorisations préfectorales, à condition d’observer les mesures de sécurité et d’accessibilité prévues, et le bail a été signé en juillet », précise Julien Bachellerie. « Les travaux commenceront à l’automne pour une durée de 15 mois ». Rendez-vous fin 2023 pour l’ouverture du site.

Bilan positif pour le 1er hackathon de la direction interrégionale Sud-Ouest

Un lauréat, un coup de cœur, deux projets concrets à déployer sur les prochains mois : c’est le bilan du premier « hackathon » organisé par CDC Habitat dans le sud-ouest. Ce format original nous a permis de réunir équipes internes et intervenants externes (élus, promoteurs, architectes, étudiants, associations…) pour une journée de « brainstorming » autour de la thématique de l’habitat intergénérationnel.

Cinq équipes pluridisciplinaires, animées par des collaborateurs de CDC Habitat, ont pu travailler ensemble en vue d’imaginer des solutions concrètes et réalisables, et deux projets ont retenu l’attention du jury composé de Marie-Christine Besse, représentante du CNL, Christelle Godinaud, directrice de l’agence Bordeaux Atlantique de CDC Habitat, Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des Territoires et Jérôme Farcot, directeur interrégional de CDC Habitat Sud-Ouest. Et c’est Monsieur Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux, qui a annoncé les résultats !

Le projet lauréat vise à créer des salles sur demande, autrement dit des espaces partagés pour les occupants d’un petit nombre de logements (de 4 à 6), qui pourraient être créés à chaque étage de certains ensembles pour faciliter la création de lien social à l’échelle d’un palier. Une réflexion complémentaire est actuellement menée pour pousser l’idée encore plus loin et en mesurer toutes les possibilités, avec la participation du jeune cabinet Why Architecture.

L’équipe gagnante

Le second projet « coup de cœur » qui a retenu l’attention du jury s’articule autour de la création d’un hall inclusif, par le biais de l’installation d’une table numérique et de mobilier. Une manière originale de proposer des jeux, des expositions ou un musée virtuel pour tous les âges et qui devrait être déployée assez rapidement – normalement d’ici l’été prochain, sur une résidence CDC Habitat de Bordeaux.

Afin d’insuffler toujours plus d’innovation dans ses projets, CDC Habitat a choisi d’organiser partout en France des « hackathons », des réunions où élus, spécialistes externes et équipes internes se retrouvent pour « brainstormer » sur un sujet donné et imaginer des solutions concrètes. En Auvergne Rhône-Alpes, la première session de ces réunions participatives a eu lieu le 22 mars dernier à Lyon avec pour thème « Comment concilier logement frugal et abordable ? ». Architectes, bureaux d’études, constructeurs, promoteurs, chercheurs, étudiants : au total, ce sont 44 participants externes et 16 internes à CDC Habitat qui se sont réunis pour échanger en petits groupes mixtes et proposer des solutions concrètes.  

Six propositions ont ainsi été soumises à l’appréciation d’un jury de 6 personnalités, parmi lesquelles Raphael Michaud, Adjoint au maire de Lyon, en charge de l’urbanisme, de l’habitat, du logement et de l’aménagement, Maxime Bonnevie, Directeur général Les Grands Ateliers, Anne Canova, Directrice régionale CDC Habitat Auvergne-Rhône-Alpes, Sophie Chabot, Directrice de l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de Lyon, Barbara Falk, Directrice régionale Banque des Territoires Auvergne-Rhône-Alpes et Samuel Minot, Président de la Fédération BTP Rhône et Métropole. Si le projet lauréat vise à favoriser l’émergence d’un réseau de formation-action à la construction frugale et abordable, d’autres idées ont également retenu l’attention des professionnels, comme la diffusion d’un « guide opérationnel de la construction frugale » ou la possibilité de porter en co-conception un projet abordable et frugal. CDC Habitat réfléchit à la suite à donner à ces solutions, afin de voir lesquelles pourraient être expérimentées localement dans les prochains mois.  

Les membres du jury et le groupe lauréat ©Vincent Krieger

Afin d’insuffler toujours plus d’innovation dans ses projets, CDC Habitat a choisi d’organiser partout en France des hackathons. Les hackathons sont des réunions où élus, spécialistes de la construction et équipes internes se retrouvent pour « brainstormer » autour d’une thématique et imaginer des solutions concrètes. En Île-de-France, c’est autour du logement des jeunes que s’est tenue la première édition en mars dernier.

« Une journée pour tout réinventer » : ce pourrait être le slogan des « hackathons », ces réunions participatives, à mi-chemin entre brainstorming et exercice pratique, que CDC Habitat a lancé depuis le début de l’année dans toute la France. Impulsée par la mission innovation du Groupe, la démarche vise à insuffler toujours plus d’innovation dans l’activité quotidienne de CDC Habitat – en ouvrant la réflexion à des spécialistes externes et en se focalisant sur des thématiques porteuses d’avenir pour le secteur.

« Pendant une journée, nous avons réuni les parties prenantes du secteur, pour croiser les regards et expertises autour d’une problématique donnée », explique Elodie Lachaud, chef de projets ingénierie territoriale et partenariats chez CDC Habitat. « Elus, architectes, promoteurs mais aussi start-ups ou associations : tous se sont réunis en petits groupes mixtes de 7-8 personnes et ont été invités à imaginer une solution nouvelle. Les idées ont été présentées en fin de session à un jury et la solution lauréate sera étudiée par CDC Habitat en vue de lancer une expérimentation sur le terrain ».

Le logement des jeunes au cœur de la réflexion

Pour sa première édition, la direction interrégionale Île-de-France de CDC Habitat avait choisi de mettre un coup de protecteur sur le logement des jeunes – deux ans après le début d’une pandémie qui a largement impacté leur quotidien et révélé la précarité de nombreux d’entre eux. Une quarantaine de personnes issues notamment du monde associatif (ALJT, URCLAJJ, ARPEJ…), des experts du logement en Île-de-France (Apur, Institut Paris Région) ou encore l’AORIF et le Crous, se sont donc réunies le 24 mars dernier pour répondre à une question à la fois simple et complexe : « Comment l’offre de logement peut répondre aux besoins et aux nouveaux usages des jeunes ? ». Des étudiants de l’École d’Urbanisme de Paris et de l’École d’architecture de Paris Malaquais avaient également été conviés, tout comme plusieurs élus, architectes et promoteurs partenaires de CDC Habitat.

« Pour l’occasion, nous avions arrêté 5 profils types de jeunes, avec des problématiques et donc des besoins différents, en nous basant sur des données socio-démographiques qualifiant cette tranche d’âge des 18-29 ans », reprend Elodie Lachaud. « Certains de ces ‘personae’ ont d’ailleurs surpris les intervenants du fait de leur diversité de situations. Certes, de nombreux jeunes sont étudiants, mais il y a aussi des jeunes actifs, des travailleurs précaires, des alternants, des personnes en couple ou ayant déjà une famille à charge… Le logement des jeunes recouvre donc un spectre beaucoup plus large que certains ne l’imaginaient ».

De la réflexion à la concrétisation

Face à cette réalité, les 5 groupes formés pour l’occasion se sont orientés vers des solutions très différentes les unes des autres. Si certains ont imaginé un nouveau type de produit pour les publics jeunes (des maisons en colocation dans la banlieue parisienne), d’autres se sont plutôt concentrés sur de nouveaux services comme une plateforme pour centraliser l’ensemble des offres de logements au niveau francilien, la création de lieux partagés sur les toits-terrasses des immeubles de logements, ou encore la mise à dispositions de solutions de rangements modulaires design pour mieux tirer parti de la place disponible chez soi.

C’est d’ailleurs cette dernière solution qui a été retenue par le jury du jour, réunissant des membres de CDC Habitat et de la Banque des Territoires mais aussi Julien Chambon, Maire de Houilles, Anne-Katrin Le Doeuff, directrice de l’AORIF, Marie Poussin, directrice Île-de-France de BPI France, ou encore Yves Rauch, chef de projet pour le logement des étudiants et des jeunes actifs à la DHUP. « Le jury a été séduit par cette proposition qui prend en compte plusieurs réalités, à savoir la taille des logements accessibles aux jeunes, mais aussi le besoin d’évolutivité du bâti selon les moments de la vie », conclut Elodie Lachaud. « Ce sont des problématiques qui ne touchent d’ailleurs pas uniquement les jeunes mais plus largement une partie des habitants d’Île-de-France ».

CDC Habitat a commencé un premier travail d’étude de faisabilité de cette solution pour voir comment expérimenter le dispositif dans les prochains mois. Quant au format du « hackathon », l’excellent accueil reçu de la part de l’ensemble des participants a conforté l’équipe dans sa démarche et l’organisation d’autres sessions est à l’étude. 

Le jury du premier Hackathon de la DIR IDF 

Elisabeth BIGAND, étudiante, locataire d’une résidence Studefi

Patrick BLANC, directeur général adjoint, CDC Habitat

Clément BLANCHET, architecte (agence Clément Blanchet Architecture) et enseignant à l’Ensa Paris Malaquais

Julien CHAMBON, maire de Houilles

Richard CURNIER, directeur régional Île-de-France, Banque des Territoires

Anne-Katrin LE DOEUFF, directrice, AORIF

Marie POUSSIN, directrice régionale Île-de-France, BPI France

Yves RAUCH, chef de projet pour le logement des étudiants et des jeunes actifs, DHUP