Biodiversité et habitat : deux inséparables

Habitat et biodiversité sont fondamentalement liés et en grande partie interdépendants. Vous pensez qu’il n’est question que de planter quelques fleurs autour des bâtiments pour qu’habitat humain et biodiversité puissent poursuivre un bel avenir commun ? Le point sur le sujet, où l’on découvre que la biodiversité est loin d’être un enjeu anecdotique pour le secteur du logement en France.

Qu’est-ce que la biodiversité ?


La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants, ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent, et les interactions entre eux et avec leurs milieux. Quand on parle de la préserver, il s’agit de préserver trois niveaux de diversité : la diversité des milieux de vie, la diversité des espèces qui y vivent et la diversité génétique des individus au sein de chaque espèce.


Pourquoi est-ce un enjeu en France ?

Selon l’IPBES*, 75 % environ de l’environnement terrestre a été « sévèrement altéré » par l’action humaine. Et la France ne fait malheureusement pas partie des espaces préservés :

  • avec plus de 1 300 espèces locales menacées, elle se situe parmi les dix pays du Monde qui en dénombre le plus ;
  • seulement 20 % des habitats naturels et 6 % des milieux humides naturels sont considérés par l’Office National de la Biodiversité comme étant dans un état « favorable » de conservation sur la période 2013-2018 ;
  • La surface des grands espaces de prairies permanentes a diminué de 7,9 % en France métropolitaine entre 2000 et 2010 ;
  • parmi les 35 « zones critiques » de la biodiversité répertoriées par les scientifiques, 5 se situent en France : dans le bassin méditerranéen, dans les îles des Caraïbes, en Polynésie, à Madagascar et en Nouvelle-Calédonie. Il s’agit de régions historiquement très riches (au moins 1 500 espèces endémiques répertoriées), qui sont aujourd’hui particulièrement menacées puisqu’elles ont perdu plus de 70 % de leur végétation d’origine.

Depuis 2004, la France a défini et publié sa Stratégie nationale pour la biodiversité. La dernière édition, issue d’une concertation de 18 mois, a été publiée à partir de mars 2022 – avec une mise à jour en novembre 2023 – et couvre la période 2022-2030. Pour la consulter : biodiversite.gouv.fr


En quoi l’habitat humain est-il concerné par la biodiversité ?


D’abord, l’habitat humain – comme les habitats des autres espèces – utilise la biodiversité et ses services « écosystémiques » : la qualité de l’air, l’oxygène et sa régénération naturelle, la fourniture de matières premières et de biomasse combustible, la fertilité des sols, l’écoulement et l’épuration naturelle de l’eau, les protections naturelles contre l’érosion ou les inondations, la qualité des paysages… On a calculé que la biodiversité fournissait en biens et en services près de deux fois la valeur de ce que produisent les humains chaque année.

Ensuite, et paradoxalement, l’habitat humain détruit la biodiversité, en contribuant aux cinq « pressions » identifiées par l’IPBES* :


1 – Le changement d’usage des terres et la destruction des habitats de la faune et de la flore locale. Entre 2009 et 2022, l’habitat en France représente ainsi plus de 63 % des espaces agricoles naturels et forestiers « consommés » ou « artificialisés ». Outre la destruction des milieux, ceux-ci sont aussi fragmentés par les ensembles urbains, créant des obstacles à la circulation et à la survie des espèces ;


2 – L’exploitation de ressources naturelles, en particulier l’eau et les granulats (sable et graviers), qui sont les deux ressources mondiales naturelles les plus utilisées par l’homme depuis l’invention du béton. 40 à 50 milliards de tonnes de sable sont ainsi utilisées chaque année dans le monde pour la construction, soit 18 kg par être humain et par jour ! Au-delà de la construction, la production d’énergie et la consommation d’eau sont aussi directement liées aux consommations quotidiennes des bâtiments résidentiels pour le chauffage et les sanitaires ;


3 – Le changement climatique, auquel les logements contribuent par leurs émissions de CO2 (l’usage des bâtiments résidentiels représentant 18 % des émissions totales en France), ainsi que par des facteurs d’aggravation des risques climatiques : la progression des îlots de chaleur (les bâtiments, les routes et l’activité humaine des zones habitées générant des hausses de température le jour et empêchant le refroidissement la nuit) ou la construction sur les zones inondables (prairie humides, marais, mares) ;


4 – Les pollutions, à la fois atmosphérique (rejet de substances créant des pics d’ozone), aquatique (rejet des eaux usées et des eaux dites « grises » issues des éviers, douches, baignoires et lavabos…) mais aussi sonore et lumineuse. Ces pollutions, aussi bien pendant les phases de construction que d’usage des logements, dérèglent considérablement les rythmes biologiques des espèces vivantes et leur capacité à respirer, dormir, s’accoupler, etc.


5 – Le développement des espèces exotiques envahissantes, importées par le transport de terres meubles ou pour l’aménagement des parcs et jardins… qui peuvent aller jusqu’à remplacer les espèces locales et déséquilibrer des écosystèmes entiers.


Comment le secteur du logement peut-il préserver et favoriser la biodiversité ?


A l’échelle des acteurs du logement, il s’agit surtout d’agir dès la phase de construction, et sur toutes les phases du cycle de vie des résidences, pour :

  • privilégier la rénovation, afin de consommer à la fois moins de surface et moins de matériaux,
  • optimiser les espaces en favorisant la mutualisation et les espaces collectifs ou partagés,
  • réaliser un diagnostic écologique approfondi avec des écologues en amont de chaque projet, afin d’identifier les risques pour la biodiversité et de prendre les mesures nécessaires, en tenant compte des spécificités du territoire,
  • développer la végétalisation, du territoire à la parcelle, afin de multiplier les habitats pour la faune et la flore, de faciliter l’infiltration des eaux de pluies pour nourrir les sols, d’apporter de la fraîcheur et de créer des espaces accueillants et récréatifs pour les habitants,
  • favoriser le réemploi, la réutilisation, les matériaux recyclés et biosourcés, afin de limiter les émissions de CO2 et la consommation de ressources naturelles,
  • réduire l’impact des chantiers en protégeant les espaces sensibles et en minimisant les pollutions.

A l’échelle des villes et des territoires, il s’agit plus largement de :

  • limiter voire réduire l’étalement urbain et l’artificialisation des sols en faisant revivre les centre-ville, en développant le recyclage foncier, en réhabilitant des quartiers ayant perdu attractivité et fréquentation…,
  • diminuer les pollutions de l’air, de l’eau, ainsi que les pollutions sonores et lumineuses par des choix d’aménagement urbain novateurs.

82 % de projets de construction à impact nul ou faible sur l’étalement urbain en 2022

100 % de contrat de gestion durable des espaces verts dans nos ensembles locatifs en 2025

292 500 m2 de nature restaurée entre 2016 et 2023


Et à l’échelle de CDC Habitat, que fait-on pour la biodiversité ?

CDC Habitat a défini et poursuivi une stratégie dédiée à la biodiversité depuis 2015, basée sur le tryptique Éviter, Réduire et Compenser.
Sur le volet Éviter, il s’agit de limiter la destruction directe des espaces naturels dans les projets de construction neuve, grâce à la mise en place en 2016 d’un indicateur de « maîtrise de l’étalement urbain », présenté en Comité d’engagement. En 2022, 82 % des projets menés avaient un impact évalué comme nul ou faible en matière d’étalement urbain.


Sur le volet Réduire, il s’agit de préserver et améliorer la biodiversité dans les espaces extérieurs, grâce au déploiement d’un contrat de gestion durable signé avec les prestataires qui les entretiennent. Ce contrat prévoit de définir des modes d’entretien tenant compte des usages du site et des spécificités de la faune et de la flore locale. D’ici 2025, 100 % des contrats en cours suivront un modèle de gestion durable. Il s’agit aussi de multiplier les diagnostics écologiques en amont des projets de construction, mais aussi de réhabilitation et de gestion locative. En complément, un projet de gestion des eaux grises est en cours de développement, consistant à récupérer et traiter les eaux ménagères légères pour les utiliser ensuite en arrosage.


Sur le volet Compenser, il s’agit de mener des actions de restauration écologique sur le territoire français, grâce à un engagement depuis 2016 dans le programme Nature 2050. Entre 2016 et 2023, le Groupe a ainsi participé à la restauration de 292 500 m2 de nature.

* L’IPBES est la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, fondée par l’Organisation des Nations Unies.

Sources

  • Rencontre avec Elodie Espeout, responsable Stratégie environnementale, direction du Patrimoine de CDC Habitat, décembre 2023
  • Site de l’Office français de la biodiversité, ofb.gouv.fr, déc. 2023
  • Site du Service public français d’information sur la biodiversité, naturefrance.fr, déc. 2023
  • Site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ecologie.gouv.fr, déc. 2023

Le groupe CDC Habitat fait désormais partie des Entreprises Engagées pour la Nature.

Ce programme, développé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), vise à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions d’entreprises agissant en faveur de la protection, la valorisation et la restauration de la biodiversité. Les méthodologies d’« Entreprises Engagées pour la Nature – Act4Nature » sont reconnues, entre autres, par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et le Muséum National d’Histoire Naturelle.

Le groupe CDC Habitat a pris auprès de ce mouvement quatre engagements concrets, qui concernent l’ensemble de ses activités :

L’ensemble des initiatives seront ensuite évaluées par une ONG environnementale et un organisme scientifique avant leur mise en œuvre, puis par l’OFB, tous les deux ans, afin de confirmer la tenue des engagements. La première évaluation aura lieu en 2025.

« Devenir une ‘’Entreprise Engagée pour la Nature » confirme la volonté du groupe CDC Habitat de se positionner en tant que pionnier de l’adaptation du patrimoine aux aléas climatiques à venir. Nous franchissons un nouveau cap en proposant des solutions innovantes engagées en faveur de l’environnement. Cette démarche, qui s’inscrit parfaitement dans la politique RSE du Groupe, nous apporte un cadre méthodologique exigeant et des bonnes pratiques agréées par d’autres entreprises. En ce sens, cette certification est un gage de confiance pour l’ensemble des acteurs, dont les collectivités locales, déterminés à agir pour la transformation du secteur logement plus respectueux de la biodiversité » souligne Clément Lecuivre, directeur général du groupe CDC Habitat.

Lors de l’organisation de sa journée collaborateurs en septembre 2022, la direction interrégionale Sud-Ouest de CDC Habitat a décidé de réduire son empreinte carbone en participant au financement d’un projet environnemental, à hauteur des émissions de CO2 produites par l’événement.

Une convention de contribution carbone a ainsi été signée en partenariat avec Stock CO2, entreprise spécialisée dans la recherche, le montage et le suivi de projets de compensation carbone sur le territoire français, certifiés par le Label Bas-Carbone. Il a été acté d’acquérir des REG, Réductions d’émissions générées, dans un projet forestier de compensation bénéficiant du Label Bas-Carbone.

L’évaluation de potentiel carbone de la journée des collaborateurs est de 76 Tco2 et le projet forestier retenu est celui du Bois de Chante-Grolle situé à Pérols-sur-Vézère en Corrèze (19). Il s’agit du reboisement de parcelles forestières dépérissantes, projet de plantation sur 2,15 ha.

Les co-bénéfices de ce projet :

Les dernières nouvelles du projet

Le projet a subi des dépérissements cet été liés à la sécheresse.
Fin 2022, il a été procédé à des regarnis, opération qui consiste à venir remplacer les plants séchés, afin de revenir à la densité de plants par hectare initiale.

Ce qu’il faut retenir :
La compensation carbone n’est pas une fin en soi et n’annule aucune émission. L’effort de chacun dans des actions de réductions des émissions de gaz à effet de serre sur le long terme ne pourra être que plus que bénéfique !

A Pessac, la protection de la biodiversité au cœur d’un aménagement

Pour mener à bien l’aménagement du Domaine de Chanterelle à Pessac (33), un plan de compensation d’une petite fleur locale doit être imaginé par CDC Habitat. Une exigence de plus en plus fréquente qui demande de repenser chaque projet en intégrant toujours plus en amont les questions liées à la biodiversité.  

C’est une petite fleur jaune de la famille des lotus, d’apparence assez commune, mais qui a la particularité de bien s’accommoder aux terrains secs. Le lotier a pris une place centrale dans l’aménagement du Domaine de Chanterelle à Pessac, au sud-ouest de Bordeaux, puisque l’obtention du permis d’aménager dépend entièrement de la mise en place d’un plan compensatoire pour cette espèce à préserver. « Ce site de 22 600 m 2 doit à terme accueillir entre 70 et 75 lots, ainsi que des cessions foncières », explique Murielle Hurteloup, responsable développement pour CDC Habitat Sud-Ouest. « Mais nous intervenons dans un environnement très contraint sur le plan environnemental, avec des obligations liées à la fois à l’eau et à l’étude environnementale, ainsi qu’à cette fleur protégée à compenser ».

Afin de ne pas freiner systématiquement tous les projets d’aménagement, tout en préservant une biodiversité gravement touchée depuis les années 70 (près de 60% des espèces sauvages ont disparu entre 1970 et 2018 à l’échelle mondiale selon l’indicateur Living Planet Index), la législation française permet à l’aménageur de proposer une solution « compensatoire » – le plus souvent le remplacement des espèces défrichées par des plantations équivalentes sur un autre terrain. « Nous nous sommes rapprochés de CDC Biodiversité, la filiale du Groupe Caisse des Dépôts spécialisée sur ces questions, pour trouver une solution adaptée au déplacement du lotier », complète Laetitia Lateste, directrice développement Sud-Ouest chez CDC Habitat. « Il ne s’agit pas seulement de trouver un terrain nous appartenant ou loué à un tiers pour y planter cette espèce, mais bien de garantir son suivi sur une période allant de 30 ans à 50 ans, avec des rapports réguliers à la DREAL pour prouver que nous respectons bien nos engagements ».

Cette exigence s’inscrit dans une volonté partagée par les élus locaux comme par les bailleurs de tendre vers un urbanisme moins impactant au niveau environnemental, en réduisant l’artificialisation des terres ou en imaginant des solutions alternatives pour préserver la biodiversité – faune comme flore. La solution compensatoire doit ainsi être fournie au dossier de demande du permis d’aménager ainsi qu’à la demande du défrichement.

« Tous les éléments doivent être pris en compte : si l’on intègre cette plante sur un de nos sites ayant des espaces verts peu exploités, nous devons assurer sa pérennisation dans la durée et fournir les garanties que l’on conservera les atouts initiaux du terrain », reprend Murielle Hurteloup. « Si l’on passe un bail avec un propriétaire privé, c’est à lui que reviendra la charge de veiller sur cette plante fragile, qu’il ne faut pas piétiner, qui doit être régulièrement entretenue… C’est un engagement fort sur plusieurs décennies ».

Pour l’heure, l’équipe CDC Habitat en charge du projet et CDC Biodiversité travaillent main dans la main sur l’identification du bon profil de terrain pour accueillir cette compensation. Une manière aussi pour la direction interrégionale Sud-Ouest de se familiariser avec une démarche qui est appelée à se généraliser. « Trouver une solution compensatoire a un impact sur le projet, que ce soit en termes de coûts ou de délais », conclut Laetitia Lateste. « D’où l’importance pour nous de commencer à recenser les espaces que nous pourrions exploiter sur notre patrimoine, et à identifier des propriétaires de zones agricoles ou naturelles qui pourraient jouer un rôle important au niveau local dans les prochaines années ».

CDC Biodiversité, une expertise au service des projets innovants

Depuis 2008, CDC Biodiversité s’est fixé pour objectif d’accompagner les projets qui visent à concilier biodiversité et développement économique au service de l’intérêt général. Grâce à une triple expertise écologique, foncière et financière, la filiale du Groupe Caisse des Dépôts accompagne les aménageurs, publics ou privés, dans la mise en œuvre de la séquence Éviter-Réduire-Compenser ou d’actions volontaires en faveur de la biodiversité. En soutien des directions interrégionales de CDC Habitat dans le cadre de projets spécifiques, comme celui porté par la DIR Sud-Ouest à Pessac, CDC Biodiversité s’efforce de trouver des solutions de compensation permettant aux projets de sortir de terre. Au-delà d’un cadre strictement réglementaire, CDC Biodiversité accompagne également CDC Habitat dans le cadre du déploiement des Contrats de Performance Biodiversité, outil développé par CDC Biodiversité pour faire émerger et évaluer des actions à biodiversité positive, dans le cadre de la conception et de la gestion des projets immobiliers développés par CDC Habitat.   

Adaptation des territoires au dérèglement climatique, renaturation et gestion d’espaces naturels sur le long terme, prise en compte de l’impact environnemental : que ce soit en construction neuve, en réhabilitation ou lors de vastes projets d’aménagement, CDC Biodiversité vient apporter un éclairage précis sur les enjeux de chaque projet et propose des leviers à mettre en place pour agir concrètement.

Par le biais de la Mission Économie de la Biodiversité, CDC Biodiversité contribue à innover sur les enjeux de préservation et restauration de la biodiversité en France et à l’international, et propose des formations qualifiantes pour les professionnels autour de différentes thématiques liées à la biodiversité (compensation, mesure d’empreinte, nature en ville, zéro artificialisation nette…).

Comment redonner vie de manière durable à un site marqué par un incendie ? C’est la question à laquelle CDC Habitat a cherché à répondre depuis que les flammes ont touché 36 logements de la résidence Daumier du Mans en 2013. Si l’opération de démolition, reconstruction et réhabilitation du site a été finalisée dès 2018, le bailleur a souhaité inscrire sa démarche sur le long-terme et permettre aux habitants de se réapproprier ces espaces marqués par l’incident.

« Depuis bientôt 3 ans que le site a refait peau neuve, nous réfléchissons à la meilleure manière de créer du lien social entre les locataires – qu’ils soient nouveaux venus ou qu’ils aient été présents lors de l’incendie », explique Tessa Coëffé, directrice de l’agence Centre Sarthe de CDC Habitat. « Nous avons sur la résidence neuve une petite place avec un espace vert que nous ne savions pas forcément comment animer mais qui nous semblait un bon point de départ pour créer quelque chose comme un jardin partagé ».

Animation Jardin du Vivant Honoré Daumier – ©Clément Szczuczynski

Dans un premier temps, CDC Habitat s’est rapproché du bailleur qui gère la résidence voisine, Mancelle d’Habitation, pour créer une animation avec l’école primaire du quartier avec l’intervention de l’association  « Jardin du Vivant » dans le cadre de la Fête du Printemps de la ville du Mans. « A partir de là, nous avons eu la certitude qu’il y avait quelque chose à faire, et c’est ainsi que nous avons imaginé aller plus loin en créant une ferme urbaine », reprend Tessa Coëffé.

Un projet placé sous le signe de la concertation

Depuis 2018, CDC Habitat et Mancelle d’Habitation ont travaillé conjointement pour définir les contours du projet. Dans cette résidence située en plein quartier prioritaire de la ville, où cohabitent beaucoup de familles monoparentales, la ferme urbaine est rapidement apparue comme un moteur du lien social.

« Après deux années de travail préparatoire, nous avons commencé une phase de concertation avec les habitants à l’été 2020, en sortie de confinement », souligne la directrice d’agence. « Nous avons voulu les impliquer, leur demander comment ils voyaient les choses, ce qui les motiverait à s’impliquer. De fil en aiguille, nous avons pu délimiter les différents espaces et arrêter les équipements ». Outre l’équipe de l’agence, les gardiens d’immeubles et plusieurs alternants embauchés par CDC Habitat se sont mobilisés pour sensibiliser les habitants.

Animation Jardin du Vivant Honoré Daumier – ©Clément Szczuczynski

Depuis 2021, les aménagements ont enfin pu commencer avec la plantation de huit arbres fruitiers, d’une butte comestible et d’une autre butte en lasagne. C’est l’occasion de découvrir des méthodes empreintes de la permaculture. En mars 2021, de premiers ateliers ont été menés avec l’école primaire Michel-Ange afin de planter les herbes aromatiques et semer les prairies fleuries. A l’été, d’autres animations se sont succédées comme des ateliers de sérigraphie végétale, des temps de sensibilisation lors de la « Nuit de la chauve-souris » et la création d’une fresque par les élèves de l’école primaire et l’artiste Ador dans le cadre du festival Plein Champs organisé par la ville du Mans. Enfin, la rentrée a été placée sous le signe de l’introduction des animaux, avec l’arrivée des poules et l’installation des ruches.

« La saison estivale a été riche en événements et a permis de faire connaître le site », conclut Tessa Coëffé. « Nous commençons à avoir plusieurs habitants ‘moteur’ et nous allons aussi travailler avec le collège Joséphine Baker dont certains élèves vivent sur la résidence pour assurer le lien entre les générations – les jeunes n’hésitant pas à motiver leurs parents ». Et si le projet continue à avoir cet effet « boule de neige » et à mobiliser toujours plus de partenaires, d’autres développements pourront être imaginés par la suite comme l’installation d’une horloge mellifère, ou l’organisation d’un troc de plantes vertes avec la Maison de Quartier.

Préserver la biodiversité au sein de la résidence Honoré Daumier, au Mans