CDC Habitat fixe sa programmation de travaux sur 15 ans

CDC Habitat fixe sa programmation de travaux sur 15 ans

Engagé dans une démarche d’entretien et d’amélioration continue de son patrimoine, CDC Habitat s’appuie sur une programmation sur 15 ans pour fixer ses priorités d’intervention. Entretien avec Laurent Cazaban, directeur du patrimoine adjoint de CDC Habitat Sud-Ouest.

Comment abordez-vous la programmation des travaux sur votre patrimoine dans le Sud-ouest ?

Les travaux sont un maillon essentiel de notre direction. Nos fondamentaux sont d’avoir un patrimoine bien entretenu, d’améliorer la vacance et la rotation, d’être à l’écoute des souhaits des locataires remontés via nos enquêtes de satisfaction, et bien sûr de maintenir l’équilibre financier de nos interventions. Il s’agit donc de prévoir dans le temps les travaux à réaliser afin d’améliorer la performance ainsi que la sécurité du patrimoine. Ce n’est pas quelque chose qui peut se faire au fil de l’eau : il faut anticiper et planifier les travaux sur 5, 10 et 15 ans – ce qui n’empêche pas de garder une marge de manœuvre en cas d’urgence.

Pourquoi 5, 10 et 15 ans ?

Ce sont trois étapes qui nous permettent de couvrir à peu près toutes les éventualités. Sur 5 ans, nous nous penchons sur les interventions prioritaires : il s’agit d’avoir une programmation très précise sur laquelle sera basé le budget de travaux de l’exercice à venir. Cela nous permet aussi d’anticiper le volume d’activité de la filière technique pour les prochaines années. Sur 10 ans, la programmation vise à fiabiliser notre patrimoine. Et sur 15 ans, il s’agit surtout d’une programmation financière qui nous permet de garantir que notre Groupe sera en mesure de continuer à assurer ses missions de façon pérenne. 

Comment la programmation s’inscrit-elle dans la stratégie globale du Groupe ?

La programmation des travaux est guidée par la stratégie du Groupe. Celle-ci est définie dans le Plan Stratégique de Patrimoine (PSP) et dans le cadre d’un Plan à Moyen Terme (PMT). Sur la direction interrégionale Sud-Ouest, nous avons ainsi 152 000 lignes de travaux planifiées pour 33 000 logements et environ 1 170 résidences. Au total, nous investissons chaque année entre 20 et 22 millions d’euros pour l’entretien de notre patrimoine – avec un pic « post-Covid » à 30 millions par an.

Comment sont fixées les priorités d’intervention sur chaque site ?

Nous distinguons trois niveaux de travaux. Il y a d’abord les travaux incontournables, pour lesquels aucun arbitrage financier ne peut prédominer. Cela concerne toutes les adaptations liées à la réglementation (accessibilité PMR, étiquette énergétique…), et tout ce qui est lié à la sécurité du bâti et de ses occupants : entretien du clos couvert (toiture, menuiseries…), l’électricité, le gaz, les ascenseurs, les portes et portails…

Et pour les deux autres niveaux ?

Il y a tout d’abord la réalité du terrain issue du suivi de la vie de notre patrimoine. Il faut tenir compte notamment de la situation géographique de nos sites et anticiper certaines interventions parfois spécifiques. Par exemple, en bord de mer, les bâtiments subissent les assauts des embruns salins qu’il faut intégrer à nos plans de travaux. Les demandes de nos locataires entrent aussi en compte dans cette dimension « terrain » : si certains sujets reviennent dans les enquêtes de satisfaction, on ne peut les ignorer. Enfin, le dernier niveau, ce sont les améliorations plus esthétiques, les espaces verts, les jardins partagés, des choses que l’on cherche toujours à développer sur notre patrimoine.

Cette programmation intègre aussi le DPR, le Diagnostic Performance Résilience imaginé par CDC Habitat ?

Le Diagnostic Performance Résilience doit effectivement nous permettre d’identifier sur notre patrimoine les sites les plus à même d’être impactés par les conséquences du réchauffement climatique : canicules, sécheresse, glissements de terrain, inondations… Certains sites doivent évidemment être adaptés, surtout dans le Sud-Ouest. Le besoin de confort d’été est une réalité locale que nous avons commencé à intégrer à nos interventions. Cela va se faire au fil des années et des diagnostics. Et certains travaux, notamment d’isolation ou de rénovation thermique, sont déjà prévus : le DPR n’est pas forcément synonyme d’interventions supplémentaires.